jeudi 23 octobre 2014

Se faire semer en montagne pas un guide fou...

Aujourd'hui, j'avais prévu d'écrire un post sur toutes les filles qui voyagent en solitaire. Je le reporte à demain car je ne résiste pas à l'idée de vous raconter ma promenade dans le parc national de Cajas, à 4000 mètres d'altitude.
Tout avait pourtant bien commencé. Dans la voiture, Wilson, notre guide, avait gentiment faire la conversation, en anglais, avec Sonia, Sofia et moi, les trois touristes du jour. Premières promenade bien facile, à 3200 mètres d'altitude, dans un paysage de toute beauté.
Arrive la seconde partie de l'excursion. "Là, c'est vraiment de la randonnée", nous prévient Wilson. Oui bon, la randonné on connait, on a vadrouillé à près de 5000 mètres d'altitude alors, même pas peur! Notre guide nous propose donc deux scénarios: soit on fait le tour du lac, une promenade toute plate et facile d'1h30, soit on grimpe une partie de la montagne pour avoir une vue sur plusieurs lacs, 2h de marche. Evidemment, nous sommes toutes les trois tentées par la 2e option. Sonia s'enquiert toutefois du côté escarpé. "J'ai le vertige, est-ce que le chemin est facile?" "Oui oui, pas de problème, c'est facile!".
Arrivés au pied de la fameuse montage, Wilson s'enorgueillit : "Pour vous, c'est deux heures de marche mais moi, je peux le faire en une heure." Très bien mon grand, tant mieux pour toi. Et là, c'est la catastrophe. Je ne sais pas s'il a voulu nous prouver ce qu'il venait de nous dire, ou s'il était pressé d'aller déjeuner, toujours est-il qu'il a commencé à grimper la montagne 4 à 4, en nous emmenant en dehors du chemin, sur une pente tellement escarpée qu'il nous fallait nous agripper aux herbes pour réussir l'ascension. Il nous attend 100 mètres plus loin pour une première pause et nous lui demandons une première fois d'aller moins vite. Hop, on reprend. Et très vite Wilson disparait à nouveau, nous laissant totalement livrées à nous-mêmes, sur un flan à pic. Impossible de le localiser, il est parti tellement en avance qu'il n'entend même pas qu'on l'appelle. Sonia est paralysée par l'idée du vide sous ses pieds. Nous ne pouvons qu'essayer de l'encourager et lui indiquer les endroits où elle aura les prises les plus assurées. A force de volonté et de courage, elle finit par se hisser sur un rocher un peu plus plat que le reste et reprend son souffle. Dix minutes plus tard, Wilson, qui devait s'impatienter quelque part en haut de la montagne, finit par réapparaître: "Eh ben, qu'est-ce qui s'est passé?" Ce qui s'est passé, espèce d'imbécile, c'est que tu as laissé trois touristes toutes seules au milieu d'une falaise, pendant que tu compétitionnais avec toi-même! Alors qu'une fois redescendues nous lui expliquons calmement que son comportement n'a pas été professionnel, il restera complètement silencieux jusqu'au retour à Cuenca.
Que s'est-il passé ? Wilson avait-il trop faim pour nous attendre? Avait-il la turista (un comble pour un local!)? Voulait-il nous montrer que malgré ses 1,50 m il courait plus vite que le lièvre? A-t-il eu peur de nous? Quelques heures plus tard, en refaisant le match, nous sommes parvenues à la conclusion qu'il s'était sans doute perdu en voulant aller trop vite. Ce qui expliquerait que l'on ait trouvé, en redescendant, un vrai chemin, qu'il n'avait pas jugé utile d'emprunter à l'aller!
La fin de l'histoire se passer autour d'un bon dîner colombien, avec un bonne bière, à dire du mal de cette exception, dans un pays où les gens sont au contraire plutôt très aimables et arrangeants!

mardi 21 octobre 2014

Ecuador, ama la vida !

"Ecuador, ama la vida", "Equateur, aime la vie" : telle est la devise de ce petit pays dans lequel je baigne depuis deux semaines. Et je dois dire que je l'aime chaque jour un peu plus, cette devise (et ce pays aussi, au passage). Elle vous paraît un peu nunuche? Et pourtant, elle est tellement représentative de l'état d'esprit qui règne ici !
Je ne dis pas que la vie soit facile ici pour les locaux, loin de là. Beaucoup n'ont pas d'argent, pas de confort, ils doivent vivre au jour le jour. La pauvreté est palpable: il y a ceux qui font la manche, mais ils sont rares, ceux qui vendent des chewing gums aux passagers de bus à grands renforts de leçons de morale et ceux qui viennent vendre leur petite botte de foin ou leurs trois tomates au marché du coin. Ceux-là me fendent le coeur et pourtant, ils ont l'être contents d'être là et ils mettent leurs habits du dimanche pour venir au marché (bon, c'est sûrement parce que le marché a lieu le dimanche!).
Donc oui, la misère est là et elle se voit. Mais la joie de vivre aussi. Pas un jour sans une fête de quartier, avec ses défilés et ses danses aux couleurs de la fierté indienne. Et que dire des couleurs? Elles sont partout : sur les vêtements, sur les maisons, sur les tables, sur les marchés... On en prend plein les yeux et ça fait un bien fou.
Quant au touriste, il faudrait être bien difficile pour ne pas aimer la vie dans un cadre aussi idyllique. Ca fait moins de deux semaines que je suis ici et j'ai escaladé deux volcans, sillonné les rues de cités coloniales incroyables, marché dans des parcs naturels resplendissants, flemmardé dans les bains chauds soufrés de Banos (bon, flemmardé 10 minutes parce que c'était vraiment trop chaud, il est vrai !), paressé aux terrasses des cafés le soir... Oups, ah oui non, ça ici en fait ça ne se fait pas trop. La plupart des restos ferment avant le repas du soir et les rares touristes se retrouvent agglutinés dans les mêmes gargotes qui ont flairé le bon filon ! Bref : en Equateur, il y en a vraiment pour tous les goûts, entre l'Amazonie, les montagnes et le littoral (et je ne parle même pas des Galapagos!).
Bon, moi j'ai définitivement choisi les montagnes : il me reste 4 jours et je vais les passer à Cuenca, entre balades dans le parc naturel, visite de sites historiques et farniente (ou presque). Cuenca, pour moi, c'est la perle de l'Equateur. Profitez-en avant que trop de touristes ne s'en rendent compte !

dimanche 19 octobre 2014

De l'art de traverser la rue en Equateur

Bon il est quand même temps que je critique un peu, ces premiers posts sont décidément trop positifs. Bien, alors il y a une chose pour laquelle les Equatoriens n'ont rien à envier aux Boliviens ou aux Péruviens, je dirais même qu'ils les battent à plate couture. Au moindre arrêt de la circulation, à la moindre gêne, l'Equatorien n'hésite pas à user de son klaxon, et plutôt deux fois qu'une, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, d'ailleurs. Mais surtout, visiblement, le code de la route n'est pas une notion si internationale que ça... Ici, le conducteur est roi et le piéton... n'a qu'à bien se tenir, y compris quand c'est son tour de traverser! Plusieurs fois, j'ai vu des voitures accélérer alors que quelqu'un s'apprêtait à traverser !

L'autre réjouissance côté transports, ce sont les bus pour se rendre d'une ville à l'autre. Beaucoup de positif, tout de même : ils sont récents et fiables, tout comme les routes, qui ne font pas peur du tout. Mais autant dire que la ponctualité n'est pas leur qualité première. Enfin, ils partent bien à l'heure, généralement. mais combien de temps mettront-ils à arriver à bon port? Nul ne sait! C'est-à-dire qu'entre les points de départ et d'arrivée officiels, le bus ramasse toutes les personnes qui guettent un transport sur le bord de la route, puis se font déposer plus ou moins loin sur le trajet, généralement en rase campagne. Aujourd'hui, entre Riobamba et Cuenca, nous avons bien dû nous arrêter une cinquantaine de fois.

Mais il faut bien avouer que c'est une vraie tranche de vie à chaque fois, entre l'autochtone endimanchée qui rend visite à sa famille, celle qui débarque avec sa botte de foin, celui qui trimballe tout un sac de poireaux dont l'odeur restera dans le bus jusqu'au bout... Dans les villages, il y a aussi les marchands de cacahuètes, plantain grillé et autres empanadas bien grasses qui débarquent dès que le bus ralentit, pour tenter de nous refourguer (souvent avec succès) un peu de leur marchandise. Le tout sur fond de musique légèrement étourdissante après quelques heures. Mais tout cela est plutôt rigolo et dépaysant, au final. Non, ce qui vraiment finit par énerver, ce sont les "prédicateurs" qui grimpent systématiquement au début du trajet et discourent pendant 15 bonnes minutes sur la bonté du seigneur et sur les péchés à expier ou je ne sais quoi encore puis passent dans les rangs pour tenter de nous vendre des babioles, au profit supposément des pauvres... Ceux-là, on aurait bien parfois envie de les faire passer par la fenêtre! :-)


jeudi 16 octobre 2014

Petite revue de gastronomie équatorienne

Je suis sûre que vous rêvez de savoir ce qu'on mange dans ce petit pays coincé entre l'Amazonie et la mer.

- Commençons par le contenant : les restaurant ici, ce n'est pas précisément comme en Europe. Même si on trouve de très jolis petits endroits apprêtés pour les touristes, le restaurant typique, ici, se compose de quelques tables en bois recouvertes de toile cirée à motif fleuri et de chaises en formica dépareillées. Ici, on mange à toute heure et à tous vents, sans chichi. C'est propre, mais ce n'est pas coquet.

- Pas de cérémonie non plus au moment de s'attabler. Une place, c'est une place. Par exemple, ce midi j'étais bien tranquillement assise à ma petite table en train de lire en mangeant, et là bim, une famille de trois personnes est venus s'installer à ma table comme si de rien n'était! Ici, on optimise l'espace et c'est normal. Bon j'avoue que me retrouver au milieu de leur conversation m'a légèrement dérangée. Bizarrement eux ne semblaient pas s'en inquiéter, sans doute parce qu'ils ont pensé que je ne parlais pas espagnol?

- La bouffe ici, ce n'est pas que dans les restos, c'est partout, tout le temps. Il y a des tables et des plats qui mijotent dans tous les "mercados", des vendeurs de plantain, cacahuètes et autres éléments grillés à tous les coins de rue, des vendeurs ambulants... Voilà bien un pays où l'on ne risque pas de manquer de faim! Bizarrement, je n'ai pas l'impression que le pays soit en surpoids loin de là.

- Et que trouve-t-on dans les assiette me direz-vous?
- D'abord, par chance, l'Equateur étant une contrée pluvieuse (j'en fais les frais!), il est très riche en fruits et légumes, gros contraste avec ses voisins le Pérou et la Bolivie, où je n'ai pas mangé de légumes ou presque pendant 4 semaines. Ici, les carottes, les haricots, les fraises, les pommes, les avocats, les oranges et j'en passe sont monnaie courante.
- Le lomo à toutes les sauces, cette pièce de boeuf que l'on pourrait comparer à un steak est la pièce maîtresse de la gastronomie équatorienne. Souvent trop cuit, parfois accompagné d'oeufs au plat posés dessus (c'est le churrasco), le lomo fait partie de presque tous les "menus del dia", ces menus entrée + plat + dessert à des prix défiant toute concurrence (3 dollars en moyenne) que l'on retrouve dans tous les restaurants le midi.
- Du riz, du riz et encore du riz. Bon c'est vrai que c'est safe mais globalement quand même, si je pouvais avoir des pâtes de temps...
- Des papas fritas, des frites quoi ! Là aussi, difficile d'y échapper, y compris quand on a demandé une salade. Le cuistot trouve toujours le moyen d'en ajouter quelques-unes, au moins en décoration.
- Des soupes! Proposées en entrées dans les menus du jour et présentes aussi à la carte. De bonnes grosses soupes avec des morceaux de légumes, parfois de viande : je pourrais ne manger que ça !
- N'oublions pas le ceviche. Même s'il est loin d'être aussi courant qu'au Pérou, c'est presque un plat national ici aussi, du poisson cru mariné dans une sauce légèrement épicée... Je n'ai pas encore eu l'occasion de le goûter ici.

- Et sinon, qu'est-ce qu'on boit?
- Plein de jus de fruits très bons, dommage qu'ils soient parfois coupés à l'eau.
- De la cerveza, et pas qu'un peu. Difficile de commander moins que la classique bouteille de 75 cl (2 dollars!). Je confirme : j'en laisse toujours la moitié au moins!
- Des sodas, beaucoup de sodas (les Equatoriens) et de l'eau, beaucoup d'eau (les touristes assoifés par l'altitude).

- Des bonnes adresses? En fait pour l'instant je dois dire que je suis un peu déçue par la qualité des plats que j'ai mangés. Un seul resto trouve grâce à mes yeux. J'ai mangé trois fois chez Moni, à Baños et j'ai trouvé mes plats excellents à chaque fois.

- Pour les petits creux en revanche on trouve très facilement en boulangerie ou même auprès des vendeurs de la rue de bons petits pains et des tas de confiseries.

Et pour conclure: ça coûte combien tout ça? Eh bien pas grand-chose. Le menu del dia est en moyenne à 3 dollars. Le soir, on peut manger très bien, boisson comprise, pour moins de 10 dollars.

mercredi 15 octobre 2014

Se la couler douce (ou presque) à Baños...

La deuxième étape de mon périple équatorien s'achève... Je viens de passer trois jours à Baños, petite ville entre les Andes et l'Amazonie, à 1900 mètres d'altitude. Baños en espagnol, ça veut dire... chiottes. Bon OK, ça veut aussi dire salle de bains ou bains, tout simplement. Parce que figurez-vous que je suis dans une station thermale, absolument. Avec une eau naturellement riche en souffre grâce au volcan juste à côté, l'un des plus actifs de la cordillère des Andes. Bon, évidemment, pas de chance, pile au moment où je suis là, il hiberne !

Bref, donc à Baños, il y a effectivement des thermes, que j'ai testés en arrivant. A flanc de montagne, juste à côté de la cascade, une eau à... pas moins de 42°c! Même pour moi qui prend mes douches brûlantes, 42 ça donne quand même l'impression qu'on est en train de nous faire mijoter dans une marmite. Et vu la quantité d'individus au mètre carré, ça fait un sacré ragoût!

Après cette petite expérience folklorique, faute de touristes pour aller explorer le parc national juste à côté, je me suis concentrée sur les randos. De quoi enfin délasser mes jambes, et pas qu'un peu ! C'est-à-dire qu'ici il n'y a RIEN de plat, à part le petit centre-ville. Chaque balade est donc l'occasion d'un exercice intense, mais aussi de découvrir une vue imprenable sur la ville, littéralement nichée au milieu des montagnes.

Un vrai cadre de rêve, auquel finalement peu de gens semblent sensibles. Ici, les touristes viennent pour s'adonner aux "deportes extremos" : canyoning, rafting, canopy et j'en passe ! J'ai passé mon tour j'avoue. D'abord parce que payer pour patauger dans l'eau d'une rivière glacée, ça me tente moyennement, mais aussi parce qu'en bonne française, je suis un peu effrayée par l'apparente absence de normes de sécurité pour le saut à l'élastique et autres body jumping. Un peu comme pour le feu d'artifice de ce soir, tiré sur la petite place à côté de mon hôtel, au beau milieu de la foule. Pour le coup, j'ai presque eu l'impression de me retrouver en Bolivie! :-)

mardi 14 octobre 2014

Rafael Correa Delgado, sauveur de l'Equateur ?

Je m'attendais à ce que l'Equateur ressemble à la Bolivie : un pays "en développement", à la pauvreté visible, avec des routes "de la mort" sans parapet au bord de précipices abyssaux et des villes sans trottoirs ou même sans éclairage nocturne... Quelle erreur! Ce qui surprend en arrivant à Quito, c'est la modernité des infrastructures, qui n'ont rien à envier à leurs homologues européennes. Ca commence par l'aéroport flambant neuf, écrans vidéo partout, parcours optimisé pour aller aussi vite que possible... Et ça continue au moment de prendre le taxi, lui aussi tout pimpant (avec un écran vidéo pour la passager!) : une autoroute en excellent état relie l'aéroport au centre-ville. Pas un seul nid de poule, des rambardes partout et jamais l'impression que l'on risque de se crasher dans le vide à tout moment.
En ville, même impression de modernité, toutefois nuancée par l'ambiance très latine qui règne dans les rues, entre vendeurs à la sauvette et cireurs de chaussures. Mais partout, des rues propres et bien entretenues, des éclairages modernes, des taxis en bon état... Vraiment, on est plus proche de l'Argentine et du Chili que de la Bolivie.
Rafael !
Et pourtant, ceux qui ont voyagé en Equateur il y a 10 ou 20 ans ne vous diront sans doute pas la même chose. C'est qu'entretemps, Rafael Corda Delgado est arrivé. Rafael, c'est le président d'Equateur, élu pour la première fois en 2006 puis réélu deux fois depuis. Ici, il est super populaire, même si les Equatoriens ne sont pas du genre à instaurer un culte de la personnalité. Son secret? Dès son arrivée au pouvoi, il a renégocié tous les contrats avec les compagnies étrangères qui exploitent le pétrole du pays, sa grande richesse. Il a fait grimper la taxe revenant à l'état de 12% à 87%! Un beau surplus financier qu'il a depuis consacré à plusieurs fondamentaux.
- La santé : de nombreux hôpitaux et dispensaires ont vu le jour, pour que chacun ait accès aux soins, quelle que soit sa situation financières.
- Les infrastructures : les routes ont totalement changé en 10 ans, de nombreux bâtiments sont en construction, notamment sur le plan touristique.
- L'accession à la propriété : tous les primo-accédants reçoivent une prime de 5000 dollars.
Le palais du président, que l'on peut visiter.
Apparemment, le pays a considérablement changé ces 8 dernières années. Seul bémol : ce programme très ambitieux dépend totalement de l'exploitation pétrolière. Que se passera-t-il quand il n'y en aura plus?!
En dehors du pays, Rafael (oui j'ai décidé de l'appeler par son prénom) est parfois contesté pour son côté très anti-américain mais aussi parce qu'il a tendance à fricoter avec des personnes jugées pas très fréquentables en occident. Il a par exemple accueilli récemment le président iranien...  Bref, en attendant 2017 et la prochaine élection, François peut lui envier sa cote de popularité !

lundi 13 octobre 2014

Un petit tour de marché à Otavalo

Bon, il fallait vraiment avoir envie de le voir, ce marché : 3 heures de trajet à l'aller, encore plus au retour pour cause d'embouteillages... Ce n'était pas de tout repos. Mais j'oserai dire que ça valait franchement le déplacement. d'un côté, le marche "équatorien", ses animaux, ses fruits et légumes luxuriants (ah oui, la différence c'est qu'ici, il pleut, donc il y a beaucoup de fruits et légumes, par rapport à d'autres pays andins), son folklore hauts en couleurs. De l'autre, le "marché des touristes", plein de touts ces vêtements, sacs et objets colorés forts jolis, mais que je n'ai jamais vu un seul Andin porter !
Bref, pour une fois, je trouve que les images seront plus parlantes qu'un texte, voici donc un petit aperçu du marché d'Otavalo, côté "marché équatorien".










samedi 11 octobre 2014

Cotopaxi, me voilà !

Après avoir mis les pieds de chaque côté de l'Equateur, arpenté les rues du vieux Quito et testé les transports en commun équatoriens (une longue histoire, je vous raconterai), aujourd'hui je suis partie à l'assaut du Cotopaxi, un volcan proche de Quito et culminant à près de 5900 mètres. Oui, quand même. Bon, version light mon assaut tout de même puisque l'objectif était juste d'atteindre le glacier à 5100 mètres. Pour l'ascension complète, elle se fait de nuit (sinon la glace fond et c'est dangereux) et prend au minimum 6h de plus, une fois arrivé à 5100 m. Ce sera pour une autre vie.

Bref, départ dès l'aube, escale pour un bon petit déjeuner et les dernières consignes de sécurité : "Buvez beaucoup d'eau, marchez très doucement et au moindre mal de tête, prévenez le guide!" Pas vraiment le temps de stresser, on arrive déjà au dernier parking, à 4400 m. A partir de là, c'est à pied. Depuis quelques minutes, un épais brouillard envahit tout l'espace et l'on voit à peine où l'on met les pieds. De toute façon, brouillard ou pas, impossible d'avancer bien vite... Chaque pas constitue un effort incommensurable, comme si les jambes étaient devenues des blocs de béton. Le souffle est court, le coeur menace de partir en fibrillation... Et la pente est incroyablement raide: qui est le paresseux qui a eu l'idée de tracer un ligne droite du bas vers le haut plutôt que de faire des zig-zag, hein? Le tout dans un sol qui s'enfonce sous la pas comme du sable... Franchement, il y a un moment où l'on se demande pourquoi on a PAYE pour faire ça? Surtout que maintenant, il grêle et le tonnerre gronde au loin!

Première escale à 4869 mètres (oui, chaque mètres est important) : pas de vue sur la vallée, puisque les nuages nous enveloppent et que la grêle a laissé la place à la neige. Mais la suite est plus facile, nous promet notre guide.

Pas sûr mais bon, on n'est plus très loin, ce serait dommage de renoncer. Un petit bonbon à la coca (oui oui, c'est légal et très efficace contre le mal de l'altitude) et ça repart! Quelque 30 minutes d'effort intense plus tard, la récompense: le glacier est devant nous!! Il est beau et impressionnant et on se demande comment des fous peuvent chausser des crampons et partir à sa conquête. Notre petit groupe se contente de quelques photos souvenirs avant d'entamer la descente, beaucoup plus simple évidemment! Et là, le miracle, soudain et bref : l'éclaircie. Les nuages s'effacent juste quelques minutes, le temps d'admirer l'incroyable paysage qui s'offre à nos yeux : les montagnes, les volcans et tout en bas les plateaux... Le tout encore vaguement entouré de brume, un vrai moment de poésie...

Qui ne durera que quelques minutes puisqu'il est déjà l'heure d'entamer le second défi de cette journée : la descente en moutain bike. Comment dire... Non, je n'ai pas eu peur, même si descendre une piste caillouteuse et inégale, sans parapet, ça peut donner le vertige. Mais la peur n'était rien à côté de la sensation douloureuse des mains cramponnées sur les freins, engourdies pas le froid! Bref, 18 km plus tard, c'est la libération et l'heure d'un déjeuner bien mérité. Le Cotopaxi on est venu, on l'a vu, on l'a vaincu (presque)! Ou plutôt c'est lui qui a eu raison de notre énergie : dans le bus du retour, tout le monde dormait!

jeudi 9 octobre 2014

All you need is Ecuador

Des petites indiennes avec leur chapeau et leur couverture géante en guise de sac à dos, cheveux noirs tressés tombant dans le dos, des vendeurs de bonbons à la coca, des échoppes minuscules vendant aussi bien du jus d'orange que des piles ou des chewing-gums : cette fois c'est sûr, on est bien dans les Andes! Ajoutez à cela le souffle court à la moindre montée : voici la confirmation que l'on se trouve bien à plus de 2800 mètres d'altitude. Ce qui explique la morphologie particulière des locaux : petits avec des poumons surdéveloppés, pour pallier le manque d'oxygène. Et ça marche, si l'on en juge par la rapidité avec laquelle ils montent les petites rues de Quito sans effort apparent, ce pendant que les touriste sont obligés de reprendre leur souffle deux ou trois fois avant d'arriver à bon port!
Le charme "à l'ancienne" des Andes, ce n'est pourtant pas ce qui frappe à première vue en débarquant dans l'aéroport flambant neuf de Quito, ouvert en 2013. A côté, Charles-de-Gaulle fait bien pâle figure. Ici, à Mariscal Sucre, tout est organisé pour faciliter l'arrivée du voyageur, si bien qu'en 10 minutes, on a passé la douane et récupéré ses bagages!
Non, les Andes frappent le lendemain matin, au (difficile) réveil, en découvrant la vue depuis la fenêtre de sa chambre. Des maisons colorées s'étendent à perte de vue, sur les collines de la ville, qui semble ne plus finir.
Le charme de la vieille ville, à l'architecture coloniale, agit bien vite. Petites ruelles pavées, maisons à la façade ciselée et colorée, arbres et plantes en fleurs... Quito a même un petit côté propret que je n'avais jusque là constaté qu'en Argentine et au Chili. Pas tout à fait la même culture que le Pérou et la Bolivie, finalement. Enfin, ça, c'est si on s'en tient au centre historique. Il suffit de marcher un peu plus loin pour découvrir des rues beaucoup moins mignonnes, plus sales et apparemment plus dangereuses, puisque même le Lonely Planet nous interdit de nous promener dans la Mariscal (le quartier où logent la plupart des routards, dans la ville nouvelle) de nuit...
Même version de la part de l'office du tourisme, qui confirme qu'il est également hors de question de se rendre à la statue de la Virgen, sur la colline, ou au téléphérique, par ses propres moyens. Viols et agressions y sont assez fréquents apparemment. "Et faites aussi attention dans les transports en commun, il y a beaucoup de pickpockets", me recommande la dame de l'office du tourisme en voyant mon sac à dos et mon appareil photo en bandoulière. Réalité ou paranoïa? En tout cas, le nombre de policiers au mètre carré est assez conséquent. Et ce qui devrait rassurer provoque plutôt l'effet inverse...
Bref, pas de mauvaise surprise pour cette première journée, à l'exception de la pluie qui s'est invitée vers 15h30. L'occasion pour moi d'apprendre qu'à Quito on est en... hiver! Apparemment ici les saisons sont inversées par rapport au Pérou, à la Bolivie, au Brésil... Alignement sur l'Equateur oblige. Mouais... Je suis un peu sceptique : l'essentiel du pays se trouve tout de même sous la ligne de l'Equateur donc en théorie, le partie fait plutôt partie de l'hémisphère sud. J'en profite pour glisser une info que je n'avais jamais réalisée, malgré plusieurs voyage au sud de l'Equateur : ici, on cherche des appartements orientés Nord... Eh oui, le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest mais comme on a les pieds en bas, au milieu de la journée il est au Nord et non au Sud! Dingue, non ? (Merci JC!)

lundi 6 octobre 2014

Valparaiso, la San Francisco du Chili ?

"Si tu vas au Chili, tu n'as pas le choix, tu dois absolument aller à Valparaiso", m'avait ordonnée une certaine Claire C. en apprenant mon voyage 2014. Claire est une routarde accomplie, avertie et de particulièrement bon conseil. Valparaiso était donc en bonne place sur ma "to do list.

Aujourd'hui était donc le grand jour : découverte de cette ville mythique de 300000 habitants. En famille s'il vous plaît, entourée pour l'occasion de Priscille, Jean-Christophe et de leurs "mini-eux", Aristide et Violette. Première escale for agréable et sortant des sentiers battu : un pique-nique à laguna verde. Imaginez : une plage de sable immense, entourée de collines verdoyantes, donnant sur l'océan Pacifique, fort calme à cet endroit. Le tout sous un beau soleil de printemps. Là vous vous dites : oui, mais il y avait forcément du monde... Eh bien non, une plage quasi déserte pour nous tout seuls, histoire de prendre un bon bol d'embruns avant de s'attaque à la ville aux mille collines.

Le plus spectaculaire est sans doute l'arrivée sur Valparaiso : découvrir depuis le haut d'une montagnette cette ville immense, aux maisons ultra-colorées perchées sur des petites collines, qui plongent littéralement dans la mer... Ca laisse sans voix! Plus tard (pas mal plus tard en fait, pour cause de festival qui empêchait toute circulation), ce sont les petites rues des cerros du centre qui achèveront de nous charmer. Maisons de tôle ou de bois peinturlurées de bleu, de rose, de jaune... Rues en pente qui dégringolent vers le Pacifique... Valparaiso a de vrais faux-airs de San Francisco.

Et pas qu'un peu! Ici, même ambiance artiste-bohème décontractée, mêmes petits cafés mignons, boutiques d'artistes, même charme qui opère dès les premières secondes. Pas étonnant que Pablo Neruda, et sans doute bien d'autres artistes, y aient élu domicile.

Un petit tour de funiculaire et l'on se retrouve en bas, sur le port et la plaza Sottomayor, dans une toute autre ambiance : immeubles anciens à l'américaine, lourds et majestueux... Ici, on se croirait presque dans un quartier d'affaires nord-américain, si un air de musique traditionnelle chilienne ne nous accompagnait pas dans notre voyage.

Bientôt c'est déjà l'heure de repartir sous le soleil déclinant : les montagnes prennent une couleur différente, le ciel rosit, les Andes s'illuminent... Et l'on repart de Valaparaiso en se faisant la promesse de revenir y poser ses valises un de ces jours, histoire de s'imprégner encore davantage de son ambiance singulièrement "Californo-sud-américaine".

samedi 4 octobre 2014

Montagnes russes au coeur de l'Atacama

Des montagnes russes émotionnelles, oui, rien que ça. C'est-à-dire qu'en trois jours, nous avons alterné entre les galères (pas graves heureusement), des paysages à couper le souffle, des moments de grâce et des repas sympathiques.

Bon, je commence par les galères car il paraît que c'est quand même le plus drôle.
>> J'aimerais dédier ce paragraphes aux responsables chiliens des ponts-et-chaussée : pourquoi, mais POURQUOI faites-vous l'économie de panneaux de signalisation, notamment dans les endroits touristiques. San Pedro, c'est le rendez-vous des routards et des touristes passionnés de montagne. Il semblerait donc logique que les principales attractions du coin soient un minimum fléchées, non? Eh bien NON! Il faut se contenter des explications souvent vague du guide de voyage pour espérer tomber finalement sur la vallée de la lune ou la laguna Cejar. Mais finalement, ce n'est sans doute pas le pire, car nous avons toujours fini par trouver notre chemin. Non, le pire, c'est quand ces joyeux drilles des ponts-et-chaussées décident... de mettre un panneau qui indique une FAUSSE direction. Oui, vous avez bien lu, une FAUSSE direction. Moralité : cet après-midi, deux heures et beaucoup de zénitude perdues pour avoir tourné au lieu de continuer tout droit.
>> Ce paragraphe est cette fois dédié au crétin en voiture rouge qui a reculé dans notre voiture de location sur un parking de la valle de la Luna. S'il a bien laissé une trace de peinture en plus d'un creux dans la carrosserie, il n'a pas jugé bon d'y ajouter un mot avec ses coordonnées. J'espère qu'à l'heure qu'il est, il s'est embourbé dans une dune de sable, joder !
>> Bon et sinon je sais pas ce qui m'arrive, la fatigue sans doute, j'ai réussi à perdre mes lunettes de soleil et à déchirer mon seul pantalon de randonnée dans la même journée, mais je pense que ça n'intéresse pas grand-monde!

Enfin, il y a quand même pas mal de hauts dans ces montagnes russes chiliennes : les lagunes et leurs flamands roses nous ont fait rêver hier, l'oasis de Jere et son verger totalement inattendu nous ont permis de déjeuner à l'ombre dans un décor de cinéma et, aujourd'hui, la quebrada del diablo nous a fascinées  pas une brin d'herbe à l'horizon sur ce désert caillouteux et escarpé. Le tout à vélo histoire e se dégourdir un peu les jambes à 2500 mètres d'altitude!

Cerise sur le gâteau cet après-midi, après les 2h de voiture inutiles : les termes de Pirituma. Une oasis au milieu des montagnes à 3500 mètres d'altitude (souffle court à tous les coups), où l'eau est chaude! Se prélasser dans une eau à 34 degrés, entourée de montagnes et de verdure... Priceless!


jeudi 2 octobre 2014

Des tours de Santiago au désert d'Atacama, le grand écart chilien

Et hop, Le Monde par ma lorgnette reprend du service pour près de 4 semaines. Comme tous mes voyages ou presque, celui-ci a commencé par un long (TRES long) trajet : 24h de vol, avec escale à New York, Atlanta puis ma destination presque finale : Santiago de Chile! A priori, tout pour vivre 24h difficiles et même éprouvantes : retards, vols manqués, perte de bagages... J'avoue qu'au moment d'acheter mon billet (beaucoup moins cher que le vol direct évidemment, ce qui est explique ma décision téméraire de passer par les Etats-Unis), j'ai envisagé tous les pires scénario, y compris le comble du comble, un avion sans écrans individuels! Eh bien pour une fois, je n'ai que du bien à dire d'une compagnie américaine : Delta airlines a réussi les prouesses de nous offrir une bouffe comestible, de me restituer ma valise à Santiago tel que prévu et de ne pas me faire manquer mes correspondances. Et la cerise sur le gâteau : l'écran individuel avec une centaine de films au choix!

Bon, 24h de vol, c'est quand même long et j'avoue que je ne suis pas mécontente de me poser sur la terrasse de l'appartement de Priscille et Jean-Christophe, sous un soleil printanier ma foi fort agréable. Ici, dans ce quartier mi-affaires, mi-résidentiel, on se croirait presque à La Défense, en mieux, et avec les Andes en toile de fond. Grandes tours de verre, petits parcs à la pelouse digne d'un gazon anglais... On est loin du cliché du sud américain avec son poncho coloré et son ocarina!

Un petit tour dans le quartier  puis dans la partie historique confirme cette impression d'occidentalité, même si l'on devine très vite une société à deux vitesses, comme en témoignent les quartiers excentrés et très "bidonvilles" que l'on croise en arrivant de l'aéroport.

Pas le temps de souffler beaucoup : ce mercredi matin, départ à l'aube pour notre petite escapade andine. Direction : Calama, dans le nord du Chili, au coeur du désert d'Atacama, le plus aride au monde, ouis mesdames et messieurs, même plus aride que le Sahara, c'est dire! Et  ça se remarque tout de suite à la descente d'avion : pas un brin d'herbe ne pousse sur cette terre dure, sèche et caillouteuse. Un paysage certes aride mais pourtant magnifique et majestueux, tout de montagnes découpées, de volcans et d'un ciel bleu limpide. Paysage que nous avons largement le temps d'admirer puisqu'il faudra tout de même 1h au loueur de voiture, et malgré une résa faite la veille, pour nous louer une voiture. Et encore! Pas celle qu'on avait commandée!

Une petite heure de route plus tard, nous posons nos valises à San Pedro, le petit village au coeur du désert d'où partent toutes les excursions. Rues en terre battue, éclairage minimal, restos de bric et de broc : cette fois c'est sûr, on n'est plus à Santiago!

Après un repas requinquant, nous décidons de nous attaquer à la vallée de la Mort (bin oui, nous sommes courageuses!) et à la vallée de la Lune.  Le véritable challenge consiste à trouver ces endroits puisqu'apparemment, les panneaux de signalisation ne constituent pas une priorité ici...Bref, les paysages décor de cinéma, ça se mérite! Mais la patience et la ténacité sont vite récompensées : des couleurs éclatantes, des reliefs à couper le souffle, une lumière pure et franches... C'est confirmé: les Andes, je surkiffe! Mais puisqu'il parait que le poids des mots ne vaut pas le choc des photos, voici la preuve en images

jeudi 13 février 2014

Schizophrénie andalouse

Quand je dis des centaines d'arches j'exagère pas!
Non rassurez-vous, le soleil ne m'a pas tapé sur la tête (je risque plutôt le rhume de cerveau, vu la météo). Mais aujourd'hui j'ai visité la mosquée cathédrole de Cordoue et je continue de m'étonner du mélange des genres. Si je pensais que Grenade en était le parfait exemple, c'est que je n'avais pas encore vu Cordoue!

Je résume : LE must-see de Cordoue est une ancienne mosquée, transformée en cathédrale, située en plein cœur du quartier juif! Voilà voilà. Le résultat est à la hauteur de l'histoire : grandiose, surprenant et indiscutablement unique. A côté, Sainte-Sophie à Istanbul, c'est de la gnognotte! Imaginez : des centaines d'arches bicolores, à perte de vue. Et au milieu, une nef du plus pur baroque espagnol.


Pas mal non?
Comment en est-on arrivée là? Alors tout commence avec les Wisigoths, qui construisent à cet endroit, au bord du fleuve, une petite basilique. Les Arabes débarquent, rachètent une partie du lieu et le transforment en mosquée, en se servant des piliers. Un peu plus tard ils décident de s'agrandir, deuxième série de piliers. Ils rajouent un mirhab, tournée vers la Mecque, orné de fresques orientales. A l'époque, c'est l'une des plus grandes mosquées qui existent (et j'avoue, elle est  vraiment immense). Les gens prient à l'intérieur ou à l'extérieur, dans le patio.

1236 : bim, les Catholique reprennent le contrôle de Cordoue. Et avant de mettre en avant leur héritage espagnol, c'est leur appartenance religieuse qui semble importer. Ni une ni deux : la mosquée sera transformée en cathédrale. Les habitants ne sont pas tout à fait pour à vrai dire. Lorsque le roi, Charles Quint je crois, demande à ses architectes de construire une nef de cathédrale en plein de cœur de la mosquée, des voix d'élèvent contre le projet. Mais Carlito tient bon et la cathédrale voit le jour. Sauf qu'une fois les travaux terminés, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances et le roi envoie balader les architecte en leur disant qu'ils ont détruit un truc unique pour y installer quelque chose que n'importe qui aurait pu faire, n'importe où. Bah oui mai il était trop tard. D'où l'importance de se mettre d'accord avant, avec un vrai cahier des charges, des plans et un devis clair et précis!


Et donc la fameuse cathédrale...
Ce qui est très drôle avec cette mosquée cathédrale, c'est que personne ne la voit de la même façon. Par exemple, mon Routard parle de la moquée tout le temps. A l'inverse, mon Lonely parle de la cathédrale. Et alors les Andoulous... Tous les restaurants et hôtels alentour s'appellent Mezquita quelque chose mais on se rend... A la Cathédrale! En entrant dans le patio, j'ai même eu un moment de doute, puisque Mezquita n'est écrit nulle part!

Aujourd'hui cecit dit, c'est bien une cathédrale puisque des messes y sont célébrées. Il y a 10 ans, les Musulmans d'Espagne ont demandé à pouvoir utiliser la mezquita, mais le Vatican a refusé...

mercredi 12 février 2014

Bienvenue à Granada, le melting pot de l'Andalousie

Les petites rues du quartier arabe...
1492. Oui je sais, c'est l'année où Cristobal a posé les pieds en Amérique. Mais pas que. Le 2 janvier marque également la fin de la "Reconquista" : les Catholiques ont repris Grenade, dernière ville où les Arabes étaient implantés depuis 800 ans.
Résultat : un mélange de cultures ultra-intéressant, qui se cristallise dans l'architecture. C'est le cas notamment dans les incroyables palais et jardins de l'Alhambra, mais aussi de nombre de monuments à Grenade. En fait, le mélange des deux cultures est même devenu un style à part entière : le mudéjar. Un mélange d'arabesques, de sculptures, de travail de la faïence typiquement arabe et des formes et azulejos beaucoup plus "catholiques". Au final, difficile de dire qui a influencé qui : on ne voit plus que l'harmonieux mélange des genres. Belle image non?

Bon, évidemment, dans la vraie vie, ça ne s'est pas mélangé si bien et si facilement que ça. Quand les Catholiques ont reconquis Grenade, ils ont laissé une sorte de "choix" aux Musulmans : soit ils se convertissaient, soit ils faisaient leurs valises. Bon nombre se sont convertis, d'autres ont sans doute fait semblant. Quoi qu'il en soit, les Catholiques voulaient quand même qu'ils restent... Pour leur art! Eh oui, ils appréciaient la légèreté, la beauté des bâtiments musulmans, et notamment leur façon de travailler le bois. Si certaines mosquées ont été rasées, d'autres ont été "détournées" de leur usage d'origine. Juste en face de la cathédrale, il ne reste de l'ancienne mosquée qu'une salle de prière, le reste a été transformé en salle du conseil. Mais pour faire le plafond de la salle de conférence, les nouveaux dirigeants... Ont embauché des Arabes, "les seuls à savoir faire tenir toutes ces pièces de bois sans un seul clou!" explique le guide.

Senoras y senores, la Alhambra, vue depuis le quartier de l'Albaicin.
Aujourd'hui encore, Grenade compte 15% à 20% de Musulmans (dixit le guide, je n'ai pas pu vérifier). Et j'adore : dans l'Albaicin, la vieille ville, il y a des rues entière qui ressemblent à des souks, artisanat arabe compris. Je dois vraiment me faire violence pour ne pas craquer pour un pouf marocain en cuire, des babouches ou une lampe en fer forgé (un peu compliqué à ramener dans ma valise qui doit faire 55 cm de haut et 40 cm de large au max).

Et puis à Grenade, il y a aussi les maisons troglodytes, l'ancien quartier gitan. C'est là qu'ont lieu la plupart des spectacles de flamenco. De là aussi qu'on a la meilleure vue sur l'Alhambra et le centre-ville. Mais alors le moins que l'on puisse dire, c'est que la vue se mérite. L'ensemble du Sacromonte, ce fameux quartier, n'est qu'un dédale d'escaliers et de ruelles super pentues. On y passe un moment réellement hors du temps et de la réalité de la ville. Dans les hauteurs, les cactus remplacent les arbustes et les habitants vivent dans des cavernes. Nombre d'entre eux sont en train d'arroser leur petit bout de jardin, fait de bric et de broc.

L'Albaicin...
Redescendre doucement, replonger dans les rues de l'Albaicin pour un petit thé à la menthe bien mérité et... Reposer les pieds sur terre : c'est qu'il est presque l'heure de mon apéro vino tinto-tapas!!

mardi 11 février 2014

Sevilla sin la lluvia, que maravillosa !

Cela va être compliqué de résumer ces deux derniers jours, riches en belles découvertes. Je vais donc essayer d'y aller par thèmes Lundi, j'ai fait un bon semi-marathon... En marchant. Au moins je sais que je serai capable de le finir le 2 mars, même si ça doit me prendre 4 h! Eh oui, lundi, il a fait un temps ma-gni-fi-que, celui, précisément, qu'on imagine quand on parle de l'Andalousie. J'en ai donc visiter tout ce que je j'avais pas pu voir (ou mal) la veille.

Les Jardins d'Alcazar : ç'aurait été vraiment dommage de manquer ça. des jardins immenses, des labyrinthes (idéal pour perdre les enfants quand ils ne sont pas sages :D) à n'en plus finir et des fontaines incroyables... Le tout particulièrement bien entretenu (je me demande combien de jardiniers oeuvrent ici, j'en ai croisé une bonne dizaine en ce lundi matin).

Plaza de Espana
La plaza de España, caramba!! Comme ce fait-il qu'on ne parle pas davantage de cet endroit. Apparemment, Séville avait déjà accueilli une expo universelle en 1929. Nous avons le tour Eiffel, ils ont la place d'Espagne! Une succession de bâtiments recouverts d'azulejos, disposés en demi-cercle, avec des canaux qu'enjambent des ponts style Venise (enfin, je n'y suis jamais allée, mais dans ma tête, ça y ressemble). Eux aussi recouverts d'azulejos. Le tout a un air de conte de fée, c'est assez surréaliste. Ah oui, magnifique aussi. Sans compter l'immense parc dans lequel courent de nombreux joggers (bref, mais intense, moment de culpabilité ici. Je sens que je ne serai jamais prête pour le semi-marathon!).

Les rives du Guadalquivir. Là aussi, beaucoup de courir. Une très belle promenade quand il fait bon, qui permet d'admirer la rive côté Triana, le quartier du flamenco, de l'autre côté.

Triana. C'est justement là que je choisis de faire ma pause déjeuner. Beaucoup moins touristique, plus vivant et tout aussi charmant. Avec de nombreux petits restaurants à tapas (il faudra que je me souvienne d'écrire un post sur les tapas, quelle idée géniale pour les petits appétits comme moi :)).

S'ensuit une longue marche dans les quartiers nord de la ville, beaucoup plus résidentiels, agréable excursion qui procure un peu de calme. Petite escale pour déguster quelques churros bien mérités et il est déjà temps de rentrer récupérer mon sac, non sans avoir fait un dernier tour dans le quartier d'Afalfa, histoire de faire un peu de lèche-vitrines.

Jardins de l'Alcazar
Ce soir, je prends le bus pour Granada. Il paraît que le bus, c'est pour les pauvre, m'a-t-on dit.. ;) Bon alors déjà à 30 euros le billet, je trouve qu'il faut être un pauvre riche quand même. Mais surtout, belle surprise à l'intérieur : il y a du wifi, on nous sert un encas et on nous distribue des écouteurs pour se brancher sur la radio du bus. Bien utile pour tenter d'oublier la dame du premier rang qui passera les trois heures du trajet à crier dans son téléphone. Je n'exagère même pas...

Une journée bien remplie qui me laisse totalement sur les rotules, même pas les force, une fois dans mon hôtel, de ressortir pour casser la croûte... Mais Séville vaut largement quelques ampoules aux pieds.

dimanche 9 février 2014

Je disais quoi ? La douceur de vivre ?!

Le palais de l'Alcazar, un chef d'œuvre vraiment incroyable.
Alors comment dire... Je pourrais quasiment copier coller le même post que celui de mon arrivée à Buenos Aires, quand il a plu 36 heures d'affilée. Bon bin là, on est déjà à 7 heures d'affilée, soit depuis le moment où je suis sortie, jusqu'au moment où j'ai fini par capituler et rentrer dans ma chambre d'hôtel.
Résumons la situation : hier il a plu mais, la plupart du temps, sauf entre 15h et 16h, c'était un petit crachin pas méchant, qui n'empêchait vraiment pas de se promener ni de profiter. Même chose ce matin entre 10h et 11h. Je me suis donc dirigée confiante vers l'Alcazar, LA beauté de Séville. Je n'étais pas encore entrée que la pluie a commencé à s'intensifier. La visite du palais s'est tout de même déroulée sans encombres, les patios étant reliés entre eux par des allées couvertes, les pièces plus belles les unes que les autres.
Finis les jardins de l'Alcazar...
Mais au moment de passer aux jardins... Bad surprise ! Ils sont fermés "à cause de la pluie, c'est dangereux", m'explique une gardienne. Seul point positif de l'histoire : comme les Espagnols sont beaucoup plus cools que les Français, la gardien de la sortie m'a tamponné mon billet pour que je puisse revenir demain. Si toutefois la pluie s'arrête un jour...
Encore pleine d'optimisme, je me dis que cette fichue pluie, qui s'est effectivement bien intensifiée (et qui, surtout, est désormais accompagnée de vent), va bien finir par s'arrêter et, en attendant, je fais un petit crochet par les archives de l'Inde, en fait des archives sur les explorateurs qui partirent à l'assaut des Amériques (bin oui, à l'époque ils partaient quand même pour l'Inde!).
Peine perdue... Quand je ressors, c'est pire! Après 30 minutes de refuge au Starbucks du coin, je décide que, puisque je suis là, autant essayer d'en profiter, quitte à être trempée. J'ai donc à peu près respecté mon planning de départ, sauf qu'effectué au pas de course et avec un enthousiasme beaucoup moins élevé que les températures (oui, quand même, heureusement, au moins on caille pas... 15 degrés!). Rives du Guadalquivir (c'est vrai, ça a l'air beau, j'aurais sans doute beaucoup aimé y courir tel que prévu), arènes (sans y entrer, la tauromachie c'est pas mon truc), église San Salvador (démesure baroque, gloups. Mais au moins 15 minutes de répit sans pluie) et petit détour par le Métropol parasol ou la Gaufre, pour les Sévillans.
Metropol parasol... Ils étaient bourrés quand ils ont décidé de faire ça ?
Dès le premier coup d'œil, on comprend que ça n'ait pas plu à tout le monde, voire à personne. Une espèce de structure métallique genre soucoupe volante, quadrillée comme une gaufre, surplombe la place pourtant jolie par ailleurs, avec ses vieux bâtiment et son église au toit en céramique... Je ne sais pas ce qui a bien pu leur prendre, honnêtement. Je ne vois pas qui peut trouver ça joli, en fait... Et alors côté pratique, ça doit être bien difficile à entretenir!
Bref, mes bottes sont tellement détrempées que mes pieds pataugent à l'intérieur, mon collant est bon à essorer, comme ma robe, mes cheveux ou même les manches de mon manteau... Je crois qu'il est temps de rentrer ! Retour à l'hôtel à 16h20, une grande première pour mois. Ce soir, pour compenser, je m'offre un festin! Non mais oh!
 

samedi 8 février 2014

De la douceur andalouse

Les orangers de la cathédrale...
Comment dire... Je ne partais pas vraiment dans les meilleures conditions : mal de tête, journée de boulot particulièrement difficile et arrivée super tardive dans une ville inconnue, donc pas nécessairement facile à gérer. Mais la douceur andalouse vous saisit dès la descente de l'avion.
Au sens propre, d'abord : il est presque minuit et il fait pratiquement 15 degrés, je suffoque avec mon manteau et mon écharpe! Et puis au sens figuré aussi. Le chauffeur de bus qui m'indique où descendre pour rallier mon hôtel, le réceptionniste qui m'accueille chaleureusement... Et la chambre, une des plus belles que j'ai jamais eues (bon, ok, il est vrai que je suis souvent en auberge de jeunesse, mais quand même), dans un hôtel magnifique, au patio recouvert d'azulejos... Sans compter l'animation dans les rues à cette heure déjà tardive pour une française : petits bars et petits restos un peu partout, braseros... J'ai déjà oublié que c'était l'hiver moi!


Conciliabule entre prêtres.
Douceur de vivre dans l'assiette également : ce matin, j'ai commencé ma journée par un petit desayuno traditionnel apparemment : du pain à la tomate et du pain au jambon, arrosés d'un vrai café au lait et d'un jus d'orange fraichement pressé. Le tout pour ... 4,70 euros! Eh oui, je vous le dis mesdames et messieurs, la douceur de vivre à Séville.

Une fois rassasiée, je me suis attaquée à l'une des attractions la plus prisées d'Andalousie : la cathédrale. Pas mon premier choix a priori, mais le crachin aidant, j'ai opté pour une activité d'intérieur et... J'ai bien fait! Franchement, je ne suis pas une grand fan des église et autres bondieuseries mais là j'avoue que quand on débarque du petit corridor qui débouche directement dans la cathédrale c'est... époustouflant! Et puis c'est quand même la que repose ce cher Cristobal Colon alors rien que ça, ça vaut le détour! La surprise du jour : une messe "d'introduction des vierges" (je ne veux même pas savoir que ce que c'est!) était au programme, avec défilé de prêtres tout de blanc vêtus et conciliabules. Moment de franche rigolade quand deux prêtres débarquent en retard et essoufflés, se frayant un chemin dans la foule pour rejoindre leurs frères. On est espagnol ou on ne l'est pas.


Mon petit moment de solitude...
Bon, c'est juste après la visite de la cathédrale que la douceur andalouse s'est transformée en déluge andalou. J'y ai quand même laissé un parapluie, acheté un 2e (il a l'air plus solide) et bousillé mes bottes, qui sont complètement détrempées. J'avoue avoir eu un petit moment de découragement lorsque j'ai dû acheter un poncho de pluie... Ce n'était pas exactement comme ça que j'avais imaginé mon séjour à Séville ! Mais bon, découragement passager tellement il est impossible de ne pas s'émerveiller devant ces rues aux bâtiments majestueux, époustouflants de beauté et surtout omniprésents. C'est sûr, je n'ai vu que l'hyper centre, peut-être que la banlieue de Séville est pleine de tours immondes mais en tout cas, Santa Cruz et le Centro m'ont instantanément séduite. Ca se pourrait bien que je n'aie pas envie de rentrer à la fin de la semaine !