vendredi 27 septembre 2013

800 m de dénivelé en 3h : j'ai vaincu le Cerro Lopez (presque)

Je n'ai plus de jambes. Ou plutôt, je les sens trop bien, elles tirent, mon genou droit a doublé de volume et j'ai les pieds en compote. Mais ça valait vraiment le coup, même si je suis pas sûre d'être capable d'aller skier demain.

Vous voyez la petite maison tout en haut? C'est le refuge !
Et ici, on avait déjà fait plus des deux tiers du parcours...
Aujourd'hui, j'avais décidé de partir à l'assaut du Cerro Lopez, une montagne d'où on a une très belle vue sur toutes les montagnes environnantes et les lacs. "Ca prend environ une journée. Ca grimpe mais c'est très bien indiqué, on ne peut pas se perdre", m'avait dit la fille du club andino. Par chance, hier j'avais rencontré un couple de Belges qui pensait faire la même chose aujourd'hui, du coup nous y sommes allés ensemble. Heureusement, car je serais peut-être encore en train d'errer dans les montagnes, ou alors j'aurais rebroussé chemin bien avant la fin.

Comment dire.. Ca commence fort! D'habitude en montagne, du moins dans les randonnées que j'ai faites, et y compris dans les Andes, il y a des grimpettes, puis des moments où c'est presque plat, des moments où ça grimpe mais pas à flanc de coteaux. Bin là, nan, il semble que le chemin ait été taillé en ligne droite ou presque, pour rejoindre le sommet au plus vite. Ah, c'est plus court c'est sûr, mais c'est aussi sacrément plus dur! Les 45 premières minutes sont vraiment très dissuasives. Mes nouveaux amis font 1,80 m et sont habitués à la rando en montagne, ils ont l'air de peiner, mais moins que moi franchement et je redouble d'effort pour qu'ils ne me distancent pas trop ou ne se sentent pas obligés de m'attendre. J'ai le cœur qui bat la chamade, les cuisses qui brûlent sous l'effort et là, je me demande à quoi mes 3 heures hebdomadaires de gym suédoise ont bien pu me servir, j'ai l'impression d'être une petite vieille!! Mais au bout de 45 minutes, jolie surprise : nous avons déjà atteint le premier refuge qui se trouve normalement à 1 h de marche. Je comprends mieux maintenant pourquoi j'ai trouvé ça dur, on a speedé! Petite pause au soleil pour engloutir un sandwich, au milieu d'étudiants en sport qui descendent du refuge que nous voulons atteindre. "Il y a beaucoup de neige", nous expliquent en nous montrant leurs pieds. Ils les ont entourés de sacs plastique avant d'enfiler leurs baskets pas tout à fait étanches. Bon, ça promet. Quant au refuge, on l'aperçoit, mais il paraît définitivement plus loin que les deux heures de marches indiquées... Est-ce vraiment cette maison rose tout en haut?

Nous nous remettons en route. Premier faux départ : après 15 minutes de marche nous réalisons que nous ne sommes PAS sur le chemin, qui n'est pas du tout bien indiqué, en fait. Redescente vers le refuge, où nous finissons par retrouver la trace de la piste. 30 nouvelles minutes d'une bonne montée bien à pic et ENFIN nous atteignons du plat. Pas vraiment plus facile pour autant parce que maintenant, il y a de la neige, il faut donc avancer avec précaution. 30 bonnes minutes plus tard, nous ne sommes vraiment plus très loin du refuge, il est juste quelques mètres au dessus. Problème : la neige est très épaisse et, surtout, elle a gelé. Une vraie patinoire. Et si on glisse, on peut très vite se retrouver plusieurs centaines de mètres plus bas, nous sommes vraiment à flanc de montagne. Que faire? Nous ne sommes plus qu'à 500 mètres, grand max, sans doute moins. Première approche par la droite, impossible, retour sur nos pas. A gauche, c'est plus pentu mais moins glissant. Nous progressons quelques minutes mais, à quelques centaines de mètres du refuge, nous décidons tous les trois d'abandonner. Pas trop envie d'être rapatriés en hélico. En plus la veille une dame nous a raconté qu'il y avait eu une avalanche il y a quelques années, où des dizaines d'étudiants avaient trouvé la mort.

Sagement nous décidons donc de rebrousser chemin. De toute façon, le refuge est fermé, donc à part gagner quelques mètres d'altitude pour la vue, ça n'aurait rien changé. La descente est ardue, surtout sur la partie neigeuse. J'essaie de marcher dans les traces de mes compagnons mais comme ils ont des jambes deux fois plus grandes que les miennes, c'est difficile! Finalement, à 16h45, nous arrivons enfin en bas, fourbus mais heureux. Plus tard, grâce à Google, j'apprendrai que nous avons grimpé 800 mètres de dénivelé en moins de 3 h !Comme au ski, après deux autres kilomètres à pied, escale bien méritée dans un pub face au lac, pour savourer un bon burger bien gras et une bière bien fraîche !

Demain, j'ai déjà réservé le jacuzzi, histoire de pouvoir me décourbaturer un peu avant de prendre le bus pour Puerto Madryn!

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