vendredi 2 octobre 2015

Sumatra, son huile de palme, ses feux

Pour le touriste, Sumatra, c'est l'île écolo par excellence: des parcs naturels immenses, des espèces animales endémiques et beaucoup d'efforts pour développer une agriculture responsable. Du moins, c'est ce qu'on lui montre. Mais ça ne prend pas beaucoup de temps pour trouver le revers de la médaille.
En fait, pour Sumatra, l'environnement se résume à deux problèmes essentiels et liés: les feux et les palmiers à huile. Les feux, c'est presque une tradition : chaque année, les agriculteurs (et peut-être quelques autre acteurs...) font des brûlis pour enrichir les terres. Le problème, c'est que ça prend souvent des proportions énormes et plus ou moins involontaires (apparemment plutôt volontaire, si on en croit le locaux): des hectares de forêt prennent feu et des fumées incontrôlables envahissent le pays, mais aussi les voisins, notamment la Malaisie et Singapour. Résultat: un taux de pollution hors du commun, des avions cloués au sol et un manque à gagner important pour l'économie. Chaque année, le président indonésien promet à ses voisins que c'est la dernière fois, et chaque année, ça recommence. Au point que parfois, dans le sud de Sumatra, on ne voit rien à 50 mètres!
Une des raisons pour lesquelles ces feux persistent, c'est que ça permet de faire de la place pour les palmiers. Une culture pas du tout traditionnelle ici, mais qui s'impose et gagne peu à peu du terrain. Il faut dire que les fruits de l'huile de palme se vendent 1 fois plus chers que le traditionnel caoutchouc. Au point que même le gouvernement indonésien y succombe: il loue ou vend des terrains aux entreprises malaisiennes, qui viennent y planter leurs palmiers. C'est qu'en plus la culture exige beaucoup d'eau et perturbe l'écosystème alors... Pourquoi le faire chez soi?

jeudi 1 octobre 2015

Survivre à la jungle et aux orangs-outans !


Mina la caractérielle
Voilà, j’ai survécu à ce qui aura été, de loin, l’étape la plus roots de mon voyage. La dernière étape aussi puisque, toutes les bonnes choses ayant une fin (de même que mes économies), il va désormais falloir penser à rentrer.
Bref, donc lundi soir, je suis arrivée à Bukit Lawang. Encore une fois, le trajet ne fut pas une mince affaire : 2 vols avec Lion Air, une compagnie sur la liste noire européenne (mais bon, comme la plupart des compagnies indonésiennes, donc parfois on n’a juste pas le choix) : 2 heures de retard au compteur et encore 5 heures de voiture pour faire 70 km pour arriver tout au bout de la route. Après, il n’y a plus rien, juste la jungle.  Le trajet se termine d’ailleurs à moto pour arriver jusqu’à mon hôtel, pratiquement le dernier du village. Aujourd’hui, même si le confort est rudimentaire, les hôtels et les guest-houses ne manquent pas. Un véritable renouveau pour ce village, victime d’une inondation-flash en 2003, qui a fait presque 300 morts. Il faut dire que la rivière au bord de laquelle est construit Bukit Lawang est plutôt du genre nerveux. Bref, ici, tout le monde a perdu des proches dans la catastrophe et le sujet revient souvent.
Tout ça pour dire que débarquer à Bukit Lawang, c’est déjà pénétrer dans un monde à part, bienveillant mais pas forcément rassurant au premier abord pour le touriste. Mais ce n’est RIEN comparé à la journée qui l’attend le lendemain s’il a décidé de s’aventurer dans la jungle. Ce qui fut mon cas bien sûr. Moi aussi je voulais voir les orangs-outans ! J’ai donc opté pour un trek de 2 jours, le plus populaire ici car il permet de vraiment s’imprégner de la jungle, sans pour autant passer trop de nuit sous la « tente ». Nous sommes donc 4, deux guides, un touriste australien du genre Indiana Jones des temps modernes, et moi, à nous lancer sur le petit sentier escarpé. L’effort est soutenu, mais il est vite récompensé puisque nous apercevons notre première maman orang-outan, avec son bébé de trois ans. Ici, les orangs-outans sont « semi-wild » : ils ont été soignés dans un centre tout proche puis remis en liberté. Pour faciliter leur ré-acclimatation, le centre  met de la nourriture de base à la disposition des mamans, quand elles ont des petits. Pas facile de décrire ce spectacle vraiment hors du commun. Perchée dans son arbre, la maman nous observe placidement, pendant que le petit joue en passant d’une branche à l’autre. Contrairement à d’autres singes, les orangs-outans ne descendent presque jamais sur la terre ferme, pour éviter leurs prédateurs, les tigres et les pumas notamment (ah tiens, donc ce soir on dort à la belle étoile, dans un endroit où il y a des tigres ? Nice…). Si Madame Orang-Outan n’a pas spécialement l’air surprise, encore moins émerveillée de nous voir, pour les touristes le spectacle est saisissant. C’est qu’ils ont vraiment l’air tout droit venus de la préhistoire, ces bonhommes poilus au visage expressif. Un peu plus loin, nous croisons Mina, une autre maman, célèbre pour son mauvais caractère. Et ça ne manque pas : à peine voit-elle notre petit groupe débarquer qu’elle descend prestement de son arbre et  s’accroche au sac à dos de notre guide, l’empêchant de passer. Mina veut à manger et sait très bien que nous transportant tout un tas de nourriture. Elle aura donc droit à quelques bananes. « Entrance fee ! » nous explique notre guide. En réalité, normalement, on n’est pas censé les nourrir, ni les toucher : ils sont sensibles aux maladies humaines et on risque de contaminer toute la communauté. Au total, nous verrons une dizaine d’orangs-outans, et plein de macaques, Thomas leaf monkeys et autres petites bêtes du coin. De quoi oublier les kilomètres d’escalade déjà engloutis.
Mais ce que j’ignore à ce moment-là, c’est que le plus dur reste à venir : en début d’après-midi, la pluie tropicale commence doucement, puis s’intensifie, pour se terminer en véritable déluge. Imaginez un trek dans la jungle, en terrain abrupt, sur de la terre glaise. Voilà voilà. « Attention, l’hôpital le plus proche est très loin, à Medan », prévient un des guides. Très rassurant, en effet.
Finalement, nous arrivons sains et saufs au campement. Je ne peux pas en dire autant de mes chaussures détrempées, encore moins de mes fringues, dont je me demande comment je vais les faire sécher dans une ambiance aussi « humide ». Car dans ma grande naïveté, et dans le but de voyager léger, je n’ai emporté absolument aucun change ! Me voilà donc en maillot de bain et paréo, à attendre gentiment que mes affaires sèchent au coin du feu.
Le fameux "campement"
Quelques mots sur ce fameux « campement » où nous nous apprêtons à passer la nuit, au bord de la rivière. Je parlerais plutôt d’un abri, composé de bâche et de tôles. Sur le sol, on a posé un plastique, sur lequel le guide étale une natte : c’est là que je vais dormir cette nuit, face à la rivière et dans cet abri de fortune ouvert aux quatre vents… Pour se donner du courage et « pour être sûr de dormir », mon guide et Luck, l’Australien, entament le concours de celui qui fumera le plus d’herbe. « You become one with the Jungle » m’explique Luck. Bon, ma curiosité n’ira pas jusque-là, j’aimerais autant avoir toute ma tête si jamais un tigre ou des moustiques (plus vraisemblable tout de même) débarquent en pleine nuit !
Un excellent dîner : vegetable curry et poulet !
Le dîner, préparé sur un feu au bord de la rivière par les petits cuisiniers du campement (des ados !) est incroyablement savoureux ! Un vrai régal avant d’aller s’allonger sur cette natte posée à même le sol. Gloups. Bon, je ne sais pas si ce sont les 6 heures de marche dans la glaise, les vapeurs de  la fumée de ma « team » ou le bruit de la pluie battante sur le toit de tôle mais en tout cas, j’ai beaucoup mieux dormi que ce que je craignais ! Au point d’enchaîner cette 2e journée avec une facilité déconcertante : escalade pour arriver à une cascade, parfaite pour une baignade rafraîchissante puis retour au village en « tubing », une sorte de rafting local : quatre énormes chambres à air attachées ensemble : un guide sur la première et la dernière chambre à air, avec les bagages, les touristes sur celles du milieu et c’est parti pour la descente des rapides ! Bon, il faut s’accrocher, s’assurer que les bagages sont bien emballés dans du plastique mais sinon, quelle sensation ! Et quelle rapidité aussi : en moins d’une demi-heure, nous sommes de retour au village !

En pratique
>> Pour se rendre à Bukit Lawang, le plus simple est d’arriver à l’aéroport de Medan et d’organiser un taxi avec une agence du village. C’est assez cher, mais il vient vous attendre à l’aéroport et vous emmène directement à votre hôtel. Compter environ 4 heures de route. C’est faisable en transport public aussi, mais super long et compliqué : d’abord se rendre à la gare d’autobus de Medan puis prendre le bus local et ensuite louer un becak pour se rendre au centre du village.
>> Les hôtels ne manquent pas ici. Je suis au Garden Inn, qui possède plusieurs types de chambres pas trop chères et au confort inégal. C’est propre, le resto est bon, le patron parle hyper bien français.  Pas de wifi par contre. Le top du top apparemment c’est l’Eco Lodge, de l’autre côté de la rivière.
>> Pour aller dans la jungle, il est obligatoire d’avoir un guide (de toute façon, ce serait totalement impossible sans guide) : il y a plusieurs agences ici. Si vous voyagez seul, il faut mieux prévoir à l’avance, parce qu’il faut être au moins deux pour partir. Je suis partie avec Sumatra Jungle Tour. Des guides sympas, même si le mien avait franchement tendance à beaucoup trop fumer. Leur campement est plus rudimentaire que certains. Les prix sont à peu près les mêmes partout : environ 70 euros pour deux jours de trek, tout compris.
>> Pour le trek, bien prévoir des vêtements de rechange, une lampe torche, de l’anti-moustique mais aussi de quoi vous occuper le soir (il fait nuit à 18h). Beaucoup plus difficile que ce que les guides laissent entendre, donc à réserver aux personnes en forme, qui n’ont pas peur de grimper ou d’escalader un peu.

mercredi 30 septembre 2015

Se la couler douce à Yogyakarta et ne plus vouloir partir

Le soir, Malioboro s'anime
Avant de passer à Sumatra et à ses orang-outans, je ne peux pas m'empêcher de revenir un peu en arrière pour évoquer Yogyakarta, une de mes escales préférées de ce voyage, même si je n'y ai rien faire d'extraordinaire.
Quand on débarque de Bali, avec ses petits hôtels bien proprets, ses rues pour touristes et ses paysages presque trop beaux pour être vrais, franchement, les premières heures sont compliquées. Surtout quand votre bus a mis 14h à faire 300 km, qu'il fait environ 37 degrés, que votre chambre pue le moisi et que vous avez passé les deux dernières nuits à gravir des volcans!
Mais peu à peu, qu'on le veuille ou non, le charme de Yogya fait mouche. Bien sûr, il y a eu l'aïd, un moment incroyable et magique. Mais même sans l'aïd, l'ambiance, entre nonchalance dans la journée et frénésie à la nuit tombée, ne peut pas laisser indifférent. Le jour, Yogya semble presque dormir. Seuls quelques inconscients touristes, dégoulinants de sueur, arpentent les rues, se perdent dans le quartier historique du Kraton (le village autour du palace du sultan dont, aujourd'hui encore, les 5000 habitant travaillent pour le sultan) ou partent à l'assaut de Borobudur ou Prembanan, deux imenses temples voisins.
J'ai fait partie de ces inconscients, évidemment. Mais j'ai aussi pris le temps de profiter. Pas vraiment le choix de toute façon: par cette chaleur, le simple fait de se mouvoir relève déjà de l'exploit. Profiter de Yogya, c'est se promener en becack par exemple. Bon, avec parcimonie tout de même: le becak, c'est le touktouk local, où votre chauffeur pédale et où vous profitez du paysage, dans une petite "charette" à l'avant du vélo. Pas envie de tuer le pauvre chauffeur à la tâche non plus ! Mais bon, la balade de fin d'après-midi en becack, un vrai délice! Profiter de YOgya, c'est aussi défiler sur Malioboro, que le Routard qualifie de "Champs Elysée" de la ville. MOi je trouve que ça ressemble plutôt aux Ramblas de Barcelone. Des échoppes de chaque côté de l'avenue et des "marionnettes vivantes" et autres charmeurs de vrais serpents (gloups).
Et puis, en fin de journée, une bonne Bintang (la bière locale) bien fraîche s'impose, à moins que l'on préfères s'attabler à l'un de ces petits restos ambulants qui bordent Malioboro (cf photo).
Dans tous les cas, ils sont nombreux, les touristes, à venir à Yogya pour deux jours et à rester une semaine!
 

vendredi 25 septembre 2015

Vivre l'Aïd à Yogya, priceless

Epoustouflant. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ma journée d'hier. Hier, c'était l'Aïd. Ca explique donc pourquoi depuis deux jours, les muezzins s'égosillaient non pas 5 fois par jour mais pendant des heures, globalement de 4h du matin (le soleil se lève à 5h ici) jusqu'à minuit. C'était magnifique, mais je me disais qu'à ce rythme-là, les pauvres n'allaient pas tenir bien longtemps. Bref, hier, c'était donc l'Aïd. Et l'Indonésie est le pays qui compte le plus de Musulmans au monde. Et Yogyakarta est souvent décrite comme la capitale spirituelle de Java. Donc hier, c'était le grand jour, et j'y étais!
La jeune réceptionniste de mon hôtel m'avait assuré que je pouvais assister aux cérémonies, mais j'avoue que j'y allais un peu timidement de peur qu'on se demande ce que je faisais là. Quelle surprise en arrivant sur la place du Kraton, où des centaines d'hommes en costumes traditionnels s'apprêtaient à entrer dans le palais du Sultan, pour une grande cérémonie. Un étrange mélange de religion et de défilé vaguement militaire, aux couleurs chatoyantes et à la musique entraînante. Avec des pièces montées entièrement faites de légumes et d'oeufs!  A des années lumières de ce que j'aurais pu imaginer.
Juste à côté, la mosquée ouverte, où la foule de locaux et de (quelques) touristes se presse pour assister au sacrifice des boeufs. Une ambiance incroyable, mélange de bonne humeur et de solennité qui me font bien vite oublier mes appréhensions. Ce moment est si important dans la vie des Indonésiens que certains dépensent des sommes astronomiques pour acheter un boeuf à "offrir". Il y a même un salon spécial, qui se déroule à Jakarta, pendant tout le mois qui précède l'Aïd. Les boeufs s'y vendent entre 800 € et 25000€ !
Dès le lendemain, Yogya, écrasé de chaleur, retrouvera cette nonchalance qui lui est propre, cette sensation qu'ici, le temps passe un peu plus doucement qu'ailleurs. Tant mieux, parce que le charme de Yogya met du temps à s'imposer, il n'est pas aussi "évident" que celui de Bali. Mais cette ville a définitivement pris une place dans mon coeur.

En pratique
>> J'ai séjourné au Pondok Ijo : le personnel est adorable, l'extérieur super, les chambres vraiment "spartiates" comme on dit, et pas hyper propres. Mais au final, on s'y fait!
>> Plein de restaurants "à touristes" dans Prawirotaman : le rapport qualité-prix est meilleur que prévu
>> Craquez pour les becaks, les tuk-tuks indonésiens: ils sont pratiques, pas chers et leurs conducteurs sont souvent très rigolos !


mercredi 23 septembre 2015

"Taxi madam, taxi?" : le business des chauffeurs

Voilà un sujet qui mérite tout de même un post. Si vous avez déjà mis les pieds à Bali, vous avez forcément remarqué que les transports en communs sont quasi-inexistants sur les longues distances, hors destinations ultra-touristiques, et encore. En parallèle, un véritable business des chauffeurs de taxi s'est développé pour les touristes: des grosses voitures japonaises, souvent presque neuves, bichonnées rutilantes... Prêtes à vous emmener où vous le désirez, non sans avoir négocié sérieusement avant le prix de la course.
Surprenant, toutes ces voitures récentes dans un pays où le revenu moyen des cadres est de 800 euros... En fait, il y a deux explications.
- Depuis quelques années, le crédit s'est démocratisé en Indonésie. Nombreux sont donc ceux qui s'endettent pour acheter leur "outil de travail".
- Plus couramment, certains louent une voiture à l'année, qu'ils rentabilisent en jouant les chauffeurs. Il semblerait qu'une course par jour (un long trajet ou plusieurs heures à la disposition du locataire) suffise à rentabiliser la location. Je me demande comment c'est possible, vu le prix élevé de l'essence ici (environ 50 centimes d'euros le litre, certes trois fois moins qu'en France, mais c'est énorme par rapport au coût de la vie à Bali).D'autres louent carrément leur voiture en fonction du programme.
Au final, cela donne des scènes assez étrangers sur les parkings des lieux touristiques où s'alignent les 4x4 "citadins" japonais, tous les même, noirs ou beiges, Toyota ou Suzuki, au point qu'on peine souvent à retrouver le sien.

De la douceur de Bali à la chaleur de Yogyakarta, en passant par les Blue fires du Kawah Ijen !

Scary Bromo
Alors comment dire... Ces trois derniers jours ont été, pour le moins, riches en aventure! Dimanche matin, j'ai donc quitté Bali pour Java, comme prévu. Ce qui n'était pas prévu, en revanche, c'était de me taper 8 heures de trajet dans un "minibus", plutôt le genre fourgonnette déglinguée, sans air conditionné ni ventilation, par une chaleur caniculaire. Finalement, l'heure passée sur le ferry puant le pétrole, la cigarette et l'urine aura presque été un soulagement, en comparaison des soubresauts de ladite fourgonnette où une bonne demi-douzaine de touriste s'entassait.
Bref, 8 h plus tard et à peine arrivée, il est donc l'heure d'aller se coucher: rendez-vous à 1h du matin pour partir à l'assaut du Kawah Ijen, le cratère d'un volcan qui se réveille de temps en temps depuis 2003. Pourquoi une heure aussi matinale? Parce que le guide m'a vendu l'idée d'aller voir les Blue Fires... Et pour ça il faut y aller de nuit, et ce n'est pas une mince affaire! Imaginez donc gravir un sentier pentu pendant une bonne heure, à la simple lumière de votre torche. Bon OK, vous n'êtes pas vraiment seul: plusieurs dizaines de touristes ont eu la même idée saugrenue que vous. A mi-chemin le guide vous tend un masque à gaz "contre les fumées" vous explique-t-il. Et bientôt, vous comprenez: en haut du cratère, une épaisse fumée soufrée se dégage: ça pique les yeux, les narines... Bref, on y est quoi! Tout comme ces porteurs de soufre qui, chaque jour, descendent au fond du cratère et remontent avec environ 70 kg de soufre sur les épaules. Ils font le trajet deux fois par jour, pour quelques milliers de roupies. Et sont d'une patience infinies avec nous, les touristes, qui nous mettons littéralement dans leurs pattes alors qu'ils travaillent...
70 kg de soufre à chaque voyage pour les porteurs...
Car nous descendons nous aussi jusqu'au cratère pour observer les fameux "feux bleus".  Je n'ai toujours pas exactement compris comment elles se forment mais, de fait, une fois en bas, de gigantesques flammes bleues apparaissent puis disparaissent aussi vite qu'elles ont surgi. Impossible (pour moi) de les photographier mais quel spectacle ! Il fait encore nuit quand nous entamons notre remontée. Ce n'est qu'une fois arrivée tout en haut que je découvre le décor dans lequel j'évolue depuis deux heures: au fond du cratère un lac bleu azur. Et juste à côté, l'épaisse fumée jaunâtre qui continue de se dégager: ça valait la peine de se lever à l'heure où l'on va d'habitude se coucher.
On pourrait se dire qu'après ça, n'importe quel autre volcan risque de paraître un peu fade, non? Eh ben non, en fait! Car le lendemain, c'est le Bromo qui nous attend. Et je dois dire qu'il fait son petit effet lui aussi, dans un autre genre! La marche est beaucoup plus simple (et, grand luxe, le départ se fait à 3h30 du mat', la grasse mat' quoi!) mais le choc presque plus grand: on débarque directement face à un trou béant et fumant d'où s'échappe un bruit assourdissant... Un vrai moment de fascination!
Moment auquel je vais avoir le temps de repenser pendant les 12 heures (théoriques) de trajet qui me séparent de Yogyakarta, ma prochaine escale!
Mais ça, c'est pour la prochaine fois. D'ici là, sachez tout de même que pendant ces trois premiers jours balinais on m'a demandé
- 3 fois à être pris en photo avec moi (de totals inconnus bien sûr, sinon ça ne serait pas drôle)
- Demandé environ 153 fois "where is your friend", incapable de croire que je voyageais seule (bin si!)
- Pas une seule fois "taxi, madam? Maybe later?"! Ô soulagement!! ;-)

lundi 21 septembre 2015

Sidemen, la perle de Bali

Bon, vous l'aurez compris, après Gili Air, la plage, très peu pour moi. Plutôt que d'y rester deux jours comme prévu ou d'aller sur la côte de Lombok, j'ai décidé de regagner Bali pour aller faire un tour du côté de Sidemen, que j'avais mis de côté faute de temps. Quelle erreur! Alors que le taxi grimpe la route qui sillonne dans les montagnes, je le sais d'instinct: Sidemen sera mon escale balinaise préférée
Et c'est peu de le dire: à flanc de montagne les rizières en terrasse scintillent au soleil, la végétation luxuriante s'étale dans un calme peu courant à Bali. Un vrai bonheur, qui se confirme en découvrant ma chambre, avec vue sur les montagnes et la piscine à débordement... Vous savez ce fameux côté paradisiaque que certains trouvent aux îles Gili? Eh bien pour moi, le paradis, il est à Sidemen. Un côté beaucoup plus campagne, naturel, humain et calme qui me correspond beaucoup plus.
Et pour une fois, ici, tout est faisable sans avoir à louer les services d'un guide ou d'un taxi. L'un des responsables de l'hôtel me tend une carte détaillée des randos possibles dans la région. Juste le temps d'enfiler mes chaussures de rando et hop, me voilà comme un poisson dans l'eau, à sillonner les chemins et les route, à la recherche d'un nouvel angle pour une nouvelle photo.
On dit souvent que c'est difficile de décrire le bonheur, je trouve qu'il est aussi compliqué de décrire le paradis, d'autant que visiblement, il n'est pas le même pour tout le monde. Disons seulement qu'à Sidemen, j'ai trouvé la paix et l'authenticité qui manquaient parfois ailleurs: quand les gens vous interpellent, c'est juste pour vous dire bonjour, pas forcément pour vous vendre quelque chose. Si vous avez l'air un peu perdu, il y aura toujours quelqu'un pour vous confirmer la direction à prendre (bon ok, pas quand vous prenez les chemins de traverse dans les rizières et que, d'un coup, vous ne savez plus où vous êtes). Et si vous cherchez un taxi, pas besoin de négocier: les prix sont affichés et raisonnables.
Une étape toute en douceur, qui fait un bien fou après deux semaines trépidantes. Et qui m'aura permis de recharger mes batteries avant d'attaquer un morceau pas mal plus compliqué : Java! Mais ça, c'est une autre histoire, à venir :

samedi 19 septembre 2015

Gili Air: le paradis pour les uns, l'enfer pour les autres (genre moi)

Oui je sais, c'est pas si moche ;)
Comme quoi, tout est affaire de goûts... S'il y a bien une étape que tout le monde ou presque m'avait recommandée, c'étaient les Îles Gili... "Tu verras, c'est paradisiaque"... Bon, je dois reconnaître que j'y allais tout de même à reculons. Une île où il n'y a rien à faire à part lézarder au soleil en admirant le paysage, a priori, c'est assez loin de mes critères mais bon... La curiosité l'a emporté.
Et comment dire... Non, je ne regrette pas cette étape qui fut instructive, mais pas nécessairement agréable. Il faut dire qu'en plus, le sort s'en est mêlé du début à la fin.
- Tout a commencé par un trajet en "speedboat" pas exactement agréable. Sans doute dans l'espoir d'être plus rapide que les autres compagnies, le "capitaine" avait poussé les manettes à fond et, malgré une mer d'huile, le bateau était régulièrement frappé de soubresauts dignes des autos tamponneuses (enfin j'imagine, j'ai jamais essayé).
- Finalement arrivée à bon port, je me dirige vers mon logement, réservé la veille sur Booking. 5 supposées minutes à pied qui se transforment plutôt en 10. Tout ça pour que la propriétaire des lieux m'annonce, à peine décontenancée, qu'en fait elle a autorisé les locataires précédents à rester une nuit de plus. Et que donc je n'ai pas de chambre pour cette nuit. Bref, après quelques tergiversations, je finis par trouver un bungalow moins cher et plus proche de la plage.
- Bon, je sais que chercher du wifi partout où on va, ça fait un peu psychopathe. Sauf que là, j'avais un travail à poster le jour même pour mes cours. Et que pour le coup, s'il reste une chose de désert sur Gili Air, c'est bien la couverture internet...
- Bref, décidée à profiter quand même de ma journée paradisiaque, je m'arme de courage et d'un vélo et je pars explorer cette "île paradisiaque"...  Là, je dois reconnaître que la couleur de l'eau (turquoise), du sable (blond) et plus tard du coucher de soleil (plein de couleurs toutes mélangées) ne laissent pas insensibles. L'ennui, c'est que c'est compliqué d'en profiter puisque la plage est mangée par les bars et les restos (sono à fond svp) trendys aux prix exorbitants qui longent toute la côte. Et pour se baigner, bon courage: d'un côté les rochers et les coraux (donc toute tentative d'immersion sans palmes ou chaussures est à proscrire), de l'autre une pente si douce qu'il faut faire des kilomètres (enfin presque) pour s'immerger jusqu'au genou. On est donc condamné à barboter (dans une eau turquoise, c'est vrai).
- Peu convaincue par cette expérience, je décide donc de regagner Bali par le bateau du lendemain à 10h30. Enfin, 10h30 devient rapidement 11h30, puis 12h30... Puis 13h. Mais comme quand je suis en colère ça fait peur, le vendeur de la compagnie en retard finit par me trouver une place in extrémis sur un bateau concurrent, à midi. Ouf, sauvée! Direction Sidemen... Je ne le sais pas encore, mais ce sera, et de loin, mon étape préférée à Bali... Suspense :)

En pratique
>> Hébergement: Cahaya Home avait l'air bien, mais vous courez le risque de vous casser le nez sur la porte. En revanche, bon accueil à l'Omah Hotel. Un peu cher (chambre à 500000 roupies) mais propre et sympathique. Wifi pourri en revanche, mais comme à peu près partout sur l'île
>> Manger: ah oui, en plus, à Gili Air, j'ai mangé un truc qui ne m'a pas réussi. Donc pas de recommandations de ce côté là, à part de vous méfier :)

jeudi 17 septembre 2015

La douceur de vivre à Amed

N.B.: depuis les montagnes où je crèche, le wifi passe très mal: je rajoute la photo dès que possible !

J'avais choisi une jolie chambre, mais je ne m'attendais tout de même pas à ça. Vous connaissez l'expression "les pieds dans l'eau"? Eh bien là, les pieds dans l'eau, littéralement. A 5 mètres près. Il me suffisait d'ouvrir les rideaux de l'immense baies vitrée de mon bungalow pour voir la mer. Prendre son petit déjeuner au son des vagues, franchement, ça n'a pas de prix. Enfin si, ça en a un, et c'est bien moins élevé que le prix d'un Formule 1 en France!

Bref, Amed était, jusqu'à aujourd'hui (la suite au prochain épisode), mon étape préférée. Imaginez une plage de sable noir, une mer azur et transparente à la fois (si si), colorée de petits bateaux balinais multicolores. Le matin, ils rentrent de la pêche entre 7h et 8h, juste sous votre fenêtre, et vous les voyez débarquer la pêche de la nuit...

Amed, c'est aussi (et presque surtout), le lieu idéal pour faire du snorkelling et de la plongée: les coraux sont à quelques mètres de la plage et les poissons multicolores s'y bousculent par milliers ! Un spectacle incroyable, l'impression de survoler un monde parallèle... Décidément l'un de mes spectacles préférés !

Amed, c'est également la vue imprenable sur le mont Agung, qui culmine à plus de 3000 mètres. Et c'est le calme d'une mer d'huile après les tempêtes touristiques d'Ubud et de Munduk.

Amed, c'est enfin son temple Amlapura perché sur les hauteurs : plus de 2000 marches à gravir pour parvenir jusqu'au bout. Bon, je vous le dis tout net: je me suis arrêtée au 4e temple : 3h de grimpette par 35 degrés m'ont dissuadée!

Bref, Amed c'est bien, et je vous recommande chaudement cette escale. Vous pouvez vous arrêter aux bungalows Tambun Sari, vous y serez bien accueillis. Bon, évidemment, il faut savoir réparer les toilettes bouchées, car le propriétaire des lieux semble démuni face à une telle situation. Mais ce n'est rien comparé à sa gentillesse et à son petit déjeuner servi sur la terrasse du bungalow.

En pratique
>> Bon bungalow (et wifi au top) : Tambun Sari. Pas d'adresse, entrée par la plage. Vous le trouverez sur Booking
>> Spots de snorkelling : à Jemuluk, pour le corail et les poissons multicolores. à Sebang pour l'épave du bateau japonais. Pour les plongeurs, le must, c'est d'aller découvrir l'épave du navire américain Liberty, à Tumbalen (15 km d'Amed).
>> Pour manger: le Warung Olé est d'un excellent rapport qualité prix. Le Kasa kusu est excellent également et les patrons adorables. Dans les deux, il faut mieux s'armer de patience et d'un bon bouquin :)

dimanche 13 septembre 2015

Déjouer les pièges des rabatteurs à Munduk !

Mundunk, c'est le paradis du trekker balinais... En théorie. Un tout petit village de montagne, peuplé d'agriculteurs, de guides, de restaurateurs et de particuliers qui mettent à disposition quelques chambres. Le tout à 1000 mètres d'altitude, dans un décor de rêve: montagnes, jungle, rizières et cultures en terrasse à perte de vue. Un vrai bonheur pour les yeux, mais aussi pour le nez et les papilles: à Munduk, on cultive le riz mais aussi le café, le cacao et le clou de girofle, qui sèche dans les cours des maisons et embaume le village.
Bon, à première vue, les pistes de randonnée ne sont pas bien visibles, encore moins indiquées. Il ne faudrait quand même pas que le touriste devienne autonome! Mais sur demande, l'ado qui tient la réception de l'hôtel me fournit un plan fait à la main, qui permet de trouver l'accès à deux balades de deux heures. Bon, à chaque intersection, c'est un peu le coup de poker... Mais c'est l'aventure, et les autres touristes semblent hésiter tout autant que moi, ce qui a paradoxalement un petit côté rassurant. En comparant leur plan avec le mien, nous nous rendons vite compte que tous les hôtels expliquent l'accès aux deux mêmes promenades. Pour les autres randonnées (il y en a des dizaines dans le coin) : pas de carte, par de panneau, rien... Il faut louer les services d'un guide... Cher bien évidemment, même après négociation. C'est qu'une sorte de mafia locale semble régner sur Munduk. Un phénomène assez intéressant sur le plan sociologique. Et, contrairement au reste de l'île, on ne sent pas les habitants très ouverts à la négociation. Parfois, c'en est presque drôle, lorsqu'un "garde" exige que chacun loue les services d'un guide pour effectuer une balade sans aucune difficulté d'1h30 autour d'un lac. Heureusement, grâce au précieux conseils d'un couple de Français rencontré sur la rive, j'ose "défier" l'autorité du garde sans que personne ne semble m'en tenir rigueur. Apparemment, il n'a en fait aucun droit de nous empêcher de nous promener mais profite de la naïveté des touristes pour se faire un peu de sous facilement. Si tant est qu'il soit facile de supporter des touristes transpirants à longueur de journée!
Bref, l'hospitalité balinaise prend un peu de plomb dans l'aile à Bali, c'est certain. Un travers ô combien compensé par les alentours. Des paysages aussi verdoyants et sauvages, finalement, ça n'a pas de prix!

En pratique
J'instaure une nouvelle rubrique, utile pour ceux qui voudraient vadrouiller à Bali où, contrairement aux apparences, l'organisation n'est pas si simple dès qu'on sort un peu des sentiers battus
>> Hotel Malanya Homestay. Très propre, tout simple, WI-FI OK, petit déj traditionnel (parfois bizarre). 17 euros
>> Prix taxi Ubud-Munduk, avec escales à Jatulawih et Begulu : 500000 roupies (environ 30 euros)
>> Restaurant bon et pas cher: Taman Ayuh (en face de l'école)

vendredi 11 septembre 2015

Rencontre inattendue au détour d'une rizière

Depuis trois jours, j'ai vu pas mal de rizières: des plates, des en terrasses, des touristiques, des sauvages. Certaines sont plus belles que d'autres mais, au final, c'est sûrement celles d'Ubud dont je garde le meilleur souvenir. Et ça tient sans doute en partie à ma rencontre improbable avec Klunt. Oh, n'allez pas vous imaginer des choses, Klunt est un vieux monsieur allemand de 70 ans, qui vit au milieu des rizières, ou presque.
Après une bonne heure de marche, après avoir traversé des dizaines de rice fields et un peu de forêt tropicale, un petit panneau se dresse devant moi "Matahari Bungalows and cafe. Fresh juices". Intriguée, je rentre dans ce petit jardin qui ne paie pas de mine au premier abord. Mais il suffit de passer la barrière végétale pour découvrir un petit ilôt enchanteur: quelques tables à l'ombre d'une tonnelle et cinq bungalows balinais, ultra charmants avec leurs meubles en bambous et leurs salles de bains à ciel ouvert. Tout ça, c'est l'oeuvre de Klunt, une oeuvre qu'il façon avec amour depuis près de 40 ans.
Alors que je sirote tranquillement mon café balinais 100% homemade, il me raconte...
"J'ai acheté ce terrain il y a 38 ans, quand les Non-Indonésiens pouvaient encore acheter sans partenaire indonésien. Au début, je ne vivais pas ici, mais cela fait environ 20 ans que je me suis installé. J'ai aussi des champs de café et de fruits dans le Nord: café, confiture, je fais tout moi-même Ici, avec ma femme, qui est Indonésienne, j'ai voulu créer un petit havre de paix. Les gens prennent leur temps. Souvent il viennent pour deux jours et restent une semaine, voire plus. Je vois beaucoup de Français et de Hollandais.
J'adore cet endroit, j'y ai mis beaucoup de coeur et d'énergie. Mais je crains pour l'avenir : d'un côté et de l'autre de mes bungalows, il sont en train de construire de gros resorts, pour les touristes chinois..."
De fait, la limite de l'un des futurs resorts se trouve à environ 50 cm du dernier bungalow de Klunt. Pourtant, je ne doute pas que les gens continueront à venir aux Matahari's bungalows... L'atmosphère douce et apaisée qui s'en dégage invite à prolonger le séjour.
Klunt évoque aussi sa vie à Ubud, une ville qu'il a vu grandir et devenir ultra-touristique "depuis environ 5 ans. Avant, c'était juste un village d'artistes et puis tout a changé très vite. Ca amène des touristes mais les prix ont énormément grimpé. Ubud, c'est trop cher, je vais faire mes courses dans les villages voisins."
En octobre, Klunt voyagera en Allemagne, où son père s'apprête à fêter ses 90 ans. Au retour, il compte bien ramener une denrée qui lui manque beaucoup : du vin! :-)

jeudi 10 septembre 2015

Nasi Goreng, le plat chinois le plus populaire de Bali !

Alors, ce matin, j'ai assisté à mon premier cours de cuisine balinaise. Un vrai régal,, même si avaler des brochettes de porcs à 11h du matin n'est pas vraiment dans mes habitudes.
Tout a commencé par un petit tour du marché des épices et des fruits et légumes. Avec les sous-titres de notre guide, une petite Balinaise adorable qui avait l'air d'avoir 12 ans, forcément, on comprend mieux le comment du pourquoi des épices et autres légumes "pas vus ailleurs".
Puis direction le restaurant Bumbu Bali, pour une matinée savoureuse. Au programme: apprendre à faire le basa gede, la sauce balinaise typique, à la base d'à peu près chaque plat, avec le riz. Globalement, une fois que tu sais faire le basa gede, plus grand-chose ne peut vous arrêter sur la voie de la cuisine indonésienne! Cette première et difficile (il faut quand même hâcher menu ou écraser pas moins de 16 plantes/légumes différents) étape passée, le reste n'est presque qu'un jeu d'enfant ou presque. Au total, nous confectionnons (et dégustons!) une entrée, trois plats (poulet, porc et crevettes, à chaque fois accompagnés de riz) et un dessert (beignet de banane pas gras du tout). Des plats savoureux, aux multiples parfums.
Mais bizarrement, pas de nasi goreng, ce fameu riz frit au poulet et aux oeufs, qu'on trouve à la carte de tous les restaurants, des plus chers aux plus petits bouis-bouis. Nasi goreng, LE plat national par excellence. Du moins c'est ce que je croyais (et la plupart de mes confrères touristes également) jusqu'à hier. Alors, pourquoi pas de nasi goreng au menu de ce cours hors-pair? La réponse se trouve dans le cahier culinaire que l'on nous distribue en début de cours : parce que ce n'est pas balinais, tout simplement! "Cela vient de Chine, me confie Putu, la cuisinière. En fait, les Balinais en mangent très peu, et surtout pas chez eux, on ne le trouve que dans les restaurants.
Le fameux nasi goreng
Bref, ce n'est peut-être pas balinais, mais c'est bon le Nasi Goreng, de même que la plupart des plats que j'ai testés ces jours-ci. Si vous êtes au régime, fuyez Bali comme la peste: ses 1001 tentations culinaires ne manqueront pas de vous faire succomber, tôt ou tard. Si, au contraire, vous êtes un gourmand assumé (et si le riz ne vous constipe pas trop!), alors venez vous régaler: citronnelle, cacahuètes, safran, citron vert, coriandre... Il vous  faudra rester un moment pour faire le tour de la carte!
En attendant, pour ceux qui voudraient un petit aperçu, je recommande vraiment les cours du restaurant Bumbu Bali, à Ubud.

mercredi 9 septembre 2015

Et au milieu, coule une rizière

Ahah, oui je sais, mon titre est tout pourri, mais je n'arrivais pas à me le sortir de la tête, donc voilà, vous en subissez les conséquences. Eh oui, hier, j'ai visité ma première rizière, tout pareil comme on voit dans les films. En fait, je crois que c'est loin d'être une des plus belles ou des plus impressionnantes, mais elle a l'avantage d'être accessible à pied depuis Ubud. En fait, elle est même tellement proche de la ville bruyante et ultra-touristique aux allures de Disneyland que c'en est troublant. 50 mètres dans une minuscule ruelle entre deux restaurants et l'on débouche sur cette immense étendue verte, interrompue seulement par les mini-chemins qui permettent aux agriculteurs de se rendre sur leur parcelle. Quelques cabanes en bois et des épouvantails sonores viennent ponctuer le tout. Au loin, des rangées de palmiers et, plus loin encore, les volcans, dont la cime se cache de temps à autre derrière un nuage. Franchement, j'aurais pu rester des heures à contempler ce paysage. Et c'est incroyablement facile de se promener dans ce dédale, au gré de ses envies et des lumières qui dansent sur la rizière. Un moment de détente hors-pair, à peine assombri lorsque l'on passe ces villas de luxe, poussées au beau milieu des champs... Et visiblement, elles gagnent du terrain :-(...
Alors que dans les rues d'Ubud, les touristes se font alpaguer par tous les chauffeurs de taxi amateurs (Ici, Uber n'aurait aucune chance de s'implanter!), dans les rizières, ce sont des "fresh coconuts" qu'on leur propose à tous les coins de champs. Mais en dehors de ça, l'ambiance est ultra sereine et authentique. Sur le chemin du retour, en fin d'après-midi, c'est l'heure du bain, dans les canaux, pour bon nombre de paysans. Bon, le Routard m'a bien prévenue, il faut détourner le regard, ce que je m'applique à faire bien évidemment. N'empêche, le contraste est saisissant : les locaux prennent leur bain dans le canal de la rizière faute, j'imagine, d'eau courante chez eux, pendant qu'à 50 mètres à peine, dans les Villas Luxe poussées au milieu de la rizière, les touristes fortunés prennent des bains aromatisés dans leur baignoire de 12 mètres cube. Ca laisse songeur, tout comme les restaurants ultra-occidentalisés d'Ubud et les rues pleines de magasins Ralf Lauren et compagnie.

mardi 8 septembre 2015

Bali, ses plages de sable fin, ses singes voleurs et ses rues impossibles à traverser

Armez-vous de patience pour assister à un spectacle de danse balinaise.
Bon voilà, premiers pas en Asie, après quelque 17 heures de vol estampillées Qatar Airways. Le voyage fut bon, mais de là à en faire la meilleure compagnie aérienne au monde, je me permets d'émettre un doute. Certes, tout le monde est sympa, les repas sont corrects et il y a pléthore de films à regarder sur les écrans individuels. Mais on n'a pas plus de place qu'ailleurs pour étendre ses jambes (oui, même les miennes du haut de mes 1,60 m) et personne ne m'a proposé de surclassement!
Bref, Bali par contre, ça déchire grave! Les fameuses plages de sable fin, avec leurs bateaux de pêcheurs multicolores, existent vraiment. L'eau turquoise aussi, de même que la végétation luxuriante à deux pas de la plage et les frangipaniers si élégants. Et le tout sans touristes s'ils vous plaît! Je ne sais pas où ils sont (enfin, je commence à avoir ma petite idée, cf chronique à venir), mais pas à Jimbaran en tout cas! 10 personnes à tout casser pour une plage de 2 km de long, on se sentirait presque seul au monde.
Evidemment, Bali a aussi l'envers de son décor, il faut le savoir! Voici pêle-mêle quelques petites mésaventures auxquelles ils faut s'attendre
- Don't feed the monkeys, répètent à tous bouts de champ les Indonésiens. C'est que ces petits êtres malins sont devenus de redoutables voleurs. Ils s'emparent de vos lunettes, de votre chapeau ou même de votre sac, et ne vous le rendent que moyennant quelques bananes. Il paraît que certains vendeurs de bananes auraient même dressé les singes pour augmenter leurs ventes! :-) A Uluwatu, les gardiens du temple (au sens propre) sont même obligés de les chasser à coups de lance-pierre!
- Don't cross the streets, any street. Enfin, vous pouvez toujours essayer, mais c'est à vos risques et périls. Imaginez un balai incessant de voitures et de scooter, qui roulent à gauche, ou à droite, ou les deux en fait. Et qui surtout semblent n'en avoir rien à faire du code de la route. A supposer qu'il y en ait un. Yamina, je pense souvent à ta judicieuse remarque sur le fait que vous n'auriez jamais voulu louer une voiture ici. Je suis heureuse d'avoir suivi ton conseil, je pense que je serai déjà écrabouillée quelque part!
- Don't go to a dance show. Enfin, vous pouvez y aller, mais cherchez bien une place d'où vous pourrez vous évader facilement. Je viens de subir 1h30 de danse traditionnelle supposément envoûtante, dans un cadre de rêve (un temple d'Ubud): certes, je me suis endormie plusieurs fois, mais je crois que ça n'avait rien à voir avec un quelconque aspect envoûtant :)
- Don't look at the backstreets, ou votre rêve balinais risque de ne pas y survivre. Ici, l'écologie semble bien être la dernière des préoccupations. Bonjour les déchets jetés n'importe où, les poubelles non ramassées et les merdes d'on ne sait quoi/qui dès qu'on s'éloigne un peu des artères touristiques!
- Don't forget sunscreen! Première sortie en début de matinée dimanche fraîchement débarquée de l'avion.... En à peine une heure, ma nuque et mes bras sont devenus... cramoisis. C'est bien la peine d'aller à Bali pour rentrer avec un bronzage agricole! Optez dès le départ pour l'écran total, le chapeau à larges bords et les lunettes de soleil!
Bientôt un autre post un peu plus élaboré... Mais avant ça, je file visiter les rizières d'Ubud et sans doute piquer une tête dans la piscine bleu azur! :P