mardi 24 octobre 2017

Tanzanie, « the laid back country » ?



C’est assez rare pour être souligné: en Tanzanie, il n’y a quasiment pas de conflits inter-religieux ou inter-ethniques. C’est suffisamment rare et surprenant pour attirer l’attention, notamment dans un pays où se côtoient pas moins de 120 ethnies différentes. Côté religions, les Chrétients et les Musulmans représentent chacun environ un tiers de la population. Le dernier tiers regroupe à la fois des Hindous et d’autres religions plus rares.
Parmi les explications avancées, la plus pragmatique est qu’aucune ethnie n’était suffisamment forte par rapport aux autres pour s’imposer ! Chacun aurait donc fait preuve de bon sens et choisi de contribuer à la paix dans le pays. Côté religions, ici cela semble comme une évidence : il n’y a pas de raison que ça se passe mal ! J’ai interrogé pas mal de personnes et tout le monde a la même version : chacun respecte l’autre, les mariages interreligieux ne posent pas de problème, et tout le monde profite des jours fériés des deux religions !
Après avoir un peu cherché dans l’histoire de la Tanzanie, indépendant depuis 1961, après la domination succession des Allemands puis des Anglais, il semble que le premier président tanzanien, Nyerere, qui « régna » pendant 25 ans, y soit pour beaucoup. Il est mort depuis près de 20 ans mais semble encore extrêmement présent dans l’esprit et dans la vie des Tanzaniens. Le « mwalimu » (le professeur, en swahili) a eu pas mal de fil a retordre dans les premières années de son mandat : les caisses étaient vides, et les Tanzaniens pas du tout préparés à reprendre les rênes des différentes institutions. C’est lui qui a fait de l’éducation une priorité, permettant ainsi à la Tanzanie de devenir l’un des pays au taux d’illétrisme le plus bas en Afrique.  Il a aussi fait la promotion de l’esprit « de village » ou « de famille ». L’idée est simple : chacun doit s’entraider au sein d’un même village ou d’une même famille. Ca tombe sous le sens, c’est vrai, mais institutionnaliser cette notion a permis d’éviter qu’il y ait des « laissés pour compte ».
Pour Edmund, mon guide de Moshi, qui m’a beaucoup parlé de la Tanzanie, une des raisons pour lesquelles le pays est si calme comparé à ses voisins, c’est la personnalité même des Tanzaniens : « Nous ne sommes pas du genre à nous rebeller, ou à questionner les décisions qui sont prises. C’est pacifique, mais parfois je pense qu’on devrait se batttre pour obtenir plus de choses. » Edmund n’a sans doute pas tort. En attendant, pour la touriste que je suis, cela reste un véritable bonheur de voir que la diversité culturelle peut être vécue comme une richesse pour tout le monde et non comme une compétition.

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