samedi 7 octobre 2017

La vie de Massaï, ça vous dit ?



Si je vous dis Tanzanie, vous pensez… Kilimanjaro, safari, Zanzibar mais aussi… Tribus massaïs, non ? Allez, avouez que vous l’avez en tête ce cliché du beau et fier guerrier massaï, dans son costume traditionnel, avec son bâton et ses bijoux somptueux.
Bon, eh bien les Massaïs n’existent pas que dans le films. Il y en a plein partout à Arusha et dans tout le Nord de la Tanzanie. On les voit se promener en ville avec leur « costume » deux-pièces et leur bâton massaï. On les voit sur le bord des routes, dans les champs en train de mener leur troupeau. Donc forcément, ça donne envie de mieux comprendre qui sont ces Tanzaniens à la culture bien à part.



L’avantage ici, c’est que les gens sont très ouverts et prêts à partager leur culture. Surtout s’il y a un peu (beaucoup) d’argent à la clé ! Bref, quand je lui ai dit que je voulais passer du temps dans un village massaï, la gérante de mon hôtel n’a eu qu’un coup de fil à passer organiser ma journée. Un chauffeur est passé me chercher à 7h30 du matin. 30 minutes et 30 km plus tard, il s’arrêtait sur une échoppe au bord de la route, pour payer les services d’un « passeur ». Parce qu’il faut quand même montrer patte blanche : hors de question de débarquer tout seul chez les gens sans invitation. 15 minutes de marche dans la poussière volcanique et nous pénétrons dans un « boma », un ensemble de quelques huttes appartenant à une même famille. Si je voulais un truc hors de sentiers battus, je suis servie : l’endroit n’est pas du tout fréquenté par les touristes. C’est le plus vieux fils de la famille qui prend les commandes et répond à mes questions. Par l’intermédiaire de mon chauffeur-traducteur évidemment. Chaque membre adulte de la famille (les mères, le père, le fils, sa première femme…) a sa petite hutte ronde, une seule grande pièce, où l’on dort mais aussi on l’on garde une partie du troupeau. A l’extérieur, une autre petite hutte abrite la « cuisine », un feu avec quelques casseroles. Pas d’électricité, mais un point d’eau, aménagé par le gouvernement, est présent à proximité.
Le jeune massaï commence à raconter : « Ici, les hommes ont deux femmes. Dans certaines familles, ils en ont beaucoup plus, mais il faut être riche pour ça. Dans tous les cas, ce sont les parents qui choisissent la future femme. Leur objectif est notamment d’éviter les familles où il y a des maladies, pour que nos futurs enfants soient forts. Chacun vit dans sa hutte et se retrouve quand il le souhaite. Les enfants dorment avec leur mère. Certains d’entre eux vont à l’école, mais pas tous. » Dans la journée, la famille est essentiellement occupée à garder le troupeau (vaches et chèvres) et à cultiver la terre. Le peu d’argent dont ils ont besoin, ils l’obtiennent en vendant de la viande ou des légumes. Mais ils sont pratiquement auto-suffisants. Il faut dire que les repas sont simples :  du maïs bouilli dans du lait et de la viande, c’est à peu près tout.
Et pour les distractions ? « On aime beaucoup chanter », sourit-il en demandant aux enfants de venir faire une petite démonstration (pas bien convaincante, mais très marrante). Pas si simple d’imaginer cette vie sans aucun des loisirs qui nous sont si familiers. Bientôt, la tribu va fêter la circoncision de l’un des leurs, qui se déroule à l’âge presque adulte, entre 15 et 20 ans. L’occasion d’une fiesta de deux jours où tous les Massaïs du coin se retrouvent. Quant au nouveau circoncis, il est jugé apte à vivre seul et a alors droit à sa propre hutte. Youpie !
La "potion magique"
Question qui me passionne : celle de soins et de la santé en général. « Nous avons un mélange de sept herbes qui fonctionne pour presque tous les maux, surtout quand on a de la fièvre ou des symptômes liés à la malaria », explique le jeune homme tout en mon montrant le fameux sachet d’herbes. Mouais… Et si jamais on se casse une jambe ? « Alors on fabrique des attelles pour tenir la jambe droite et on fait boire au malade une décoction qui va l’aider à guérir. » Globalement, les Massaïs ne vont jamais à l’hôpital ou chez le médecin, y compris pour accoucher, ce qui complique évidemment le rescensement des tribus. C’est vraiment fascinant de découvrir cette vie si radicalement différente de la nôtre. Pour eux, hors de question de changer de mode de vie : « Quand certains le font, et partent vivre en ville, c’est parce qu’ils sont trop pauvres, leur troupeau est trop petit et ils ne peuvent pas survivre. » Quant à ceux qui seraient tentés par le « confort moderne », ils sont très vite « répudiés » car ils menacent l’équilibre de la tribu. « Nous sommes heureux, nous n’avons besoin de rien de plus », résume le jeune homme. 

Et aussi 
J'en profite pour vous renvoyer vers un article du Monde paru ce 6 octobre et qui aborde justement la communication entre les touristes et les Massaïs. Même si je ne l'ai pas vécu comme ça (mon "village" n'était pas touristique, il n'y avait rien à vendre), j'y ai quand même retrouvé pas mal de choses.
Quand des touristes occidentaux rencontrent des Masai, nobles sauvages de leur imaginaire

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