Voilà que je sors enfin un peu des sentiers battus de la
Tanzanie touristique, grâce à Jennifer
donc, ma camarade de classe basée à Moshi. Elle devait se rendre à Tanga
pour initier un projet avec une autre association et m’a donc embarquée dans
ses bagages.
Bon, pendant les sept
heures de trajet dans un bus supposément
« Luxury », mais réellement pourri (pas de ventilation, pas de
rideaux fonctionnelle, évidemment pas de clim), je ne suis pas sûre d’avoir
pleinement apprécié la chance qui était la mienne.
Tanga beach! |
Mais tout commence vraiment quand nous posons pied à terre à
la station de bus de Tanga. Cathy, la responsable de l’associatino YDTC, qui
s’occupe d’enfants handicapés, est là pour nous accueillir, nous évitant ainsi
de nous faire alpaguer mais les dizaines de rabatteurs. La chaleur humide est
suffocante. En quelques heures de route, nous sommes passés d’un climat de
montagne chaud mais sec et aéré à une ambiance « sous le soleil des
tropiques ». Surprenant.
Aussi surprenant : notre lieu de villégiature.
« Un hôtel pas hyper fancy mais agréable » m’avait prévenue Jennifer.
Lorsque notre voiture s’engage dans une allée garnie d’une barrire pleine de
croix façon église cathologique, je suis pris d’un sérieux doute. Qui se
confirme alors que nous circulons dans la propriété, puisque nous croisons une
petite église, puis une énorme, puis une sorte d’hôtel… Et enfin le John Paul
(comme Jean-Paul II quoi) Pastoral Hostel ! Je m’imagine déjà dans une
chambre monacale, murs blancs, lit dur et un crucifix pour simple ornement. Que
nenni ! Bon, il y a bien un crucifix dans ma chambre, mais elle est tout
ce qu’il y a de plus confortable. Il y a même le wifi !
Ce matin, nous avions rendez-vous à 8h15 avec l’association
partenaire. Jennifer m’avait propsoé de venir assister à la matinée de
formation et je ne me suis pas fait prier (ahah !). YDTC s’occpe donc
d’enfant handicapés physique et/ou mentaux. Ici, presque rien n’est fait pour
eux et ils sont souvent complètement rejetés par la société. « Et il y a
un taux de handicap important, du souvent aux mauvais conditions dans
lesquelles les mamans accouchent, m’explique Jennifer. Sans assistance
médicale, les bébés manquent parfois d’oxygène au moment de la naissance, ce
qui provoque toutes sortes de handicaps. Aujourd’hui, l’équipe de Jennifer, qui
est spécialisée dans la santé reproductive, des femmes notamment, va conduire
un « needs assessment », c’est-à-dire un état des lieux et des besoin
des adolescents : que savent-ils de la puberté, comment ont-ils vécu
l’apparition des signes de cette puberté ? Qu’aimeraient-ils
savoir sur le sujet ? Eprouvent-ils des difficultés ? Ce sujet,
déjà compliqué à aborder dans nos pays où ce n’est pas un tabou, l’est
évidemment encore plus en Tanzanie, de surcroît parmi une communauté de
personnes souvent délaissées. Pour obtenir des informations, l’équipe de
Jennifer va donc passer par les travailleurs sociaux de YDTC, qui connaissent
bien ces jeunes. Ils utiliseront le questionnaire créé par l’équipe de Jennifer
pour l’occasion. Ce matin, c’est donc la revue du questionnaire et la formation
pour conduire une interview. Respecter la formulation des questions pour ne pas
influencer la réponse, ne pas porter de jugement, etc. J’essaie de me faire
discrète et j’apprends beaucoup, sur les problématiques rencontrées, la façon
de travailler, les difficultés…
Bientôt, c’est l’heure des interviews. Comme c’est en
swahili, et que le sujet est quand même touchy, c’est l’heure pour Jennifer et
moi de nous éclipser… Pour aller à la plaaaage ! Et quelle plage !
C’ est aussi celle des pêcheurs qui rentrent de leur journée dans leur
petit bateau en coque de noix (pas vraiment hein, mais c’est l’impression que
ça donne). Ca sent le poisson, on nous regarde un peu bizarrement (pas beaucoup
de non-Tanzaniens dans le coin !) mais c’est trop bon de plonger dans
l’océan indien. Tanga est dans une baie, l’eau est calme, chaude… J’ai presque
l’impression d’être dans mon bain ! Demain, c’est sûr, j’y retourne !
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