vendredi 27 octobre 2017

Zanzibar, ses plages, ses plages et… ses plages. Ah, et ses intempéries aussi !


Etre dans un resort a ses avantages...

Je crois que je n’étais pas assez préparée au choc culturel qui m’attendait à Zanzibar. Tout a commencé dans la voiture qui m’amenait à mon hôtel depuis l’aéroport, quand le chauffeur a écrasé un chien, sans même ralentir. Je sais, c’est brusque, mais c’est comme ça que je l’ai vécu. Bon, ici les chiens ne sont pas des animaux de compagnie mais, quand même, je dois dire que ça ne m’a pas mise dans de bonnes dispositions. Pas plus que les clichés et autre blagues racistes d’Abraham, mon guide pour la semaine (recommandé par mon agence de safari, mais je me demande encore pourquoi). « Zanzibar était une île arabe, où l’on faisait venir les esclaves du continent pour ensuite les vendres aux Arabes ou aux Blancs. Aujourd’hui, la population de l’île est composée des descendants des esclaves qui n’ont pas trouvé preneur car ils étaient trop faibles ou trop paresseux ! » Ca envoie du rêve. Et il poursuit : « Donc ne vous étonnez pas : au restaurant, si vous mettez une heure à être servie, vous pouvez vous estimer heureuse. » Décidément… En fait, je sens derrière son discours les remarques sans doute faites à de nombreuses reprises par les touristes qu’il côtoie, reprises à son compte. Sans oublier ses « blagues » sur les Noirs, un peu comme si c’était la première fois de ma vie que j’en voyais : « On est très foncés. La nuit, on ne nous voit pas, donc on se fait plus souvent écraser que les blancs ». Mais bien sûr…  Mais enfin, tout ça ce n’est rien, car à Zanzibar, tout fonctionne mieux qu’en Tanzanie, d’après lui. Ah oui, parce que Zanzibar a beau être en Tanzanie, ce n’est pas le sentiment commun ici. Il faut dire que Zanzibar  n’a rallié la Tanzanie que trois ans après l’indépendance, et conserve son propre gouvernement. « Ici, nous avons un super réseau électrique, un excellent wifi et de l’eau à profusion. » A J+7, je peux dire que la seule chose qui soit vraie, c’est l’eau… IL a dû tomber en deux jours l’équivalent de six mois de pluie en Normandie (et je sais de quoi je parle).
Bref, autant dire que j’étais soulagée d’arriver à l’hôtel…. Jusqu’à ce que je réalise qu’il s’agissait d’un hôtel-club ! Il était 22h, et l’animateur criait à tue-tête. C’est vrai que le mot « resort » aurait dû me mettre la puce à l’oreille mais rien dans la description de l’hôtel ni dans les commentaires ne m’avait laissé imaginer un tel scénario. Mon pire cauchemar… Bon, là aussi à J+7 je dois dire que finalement, après avoir changé deux fois de chambre pour cause de forte odeur d’humiditié, l’hôtel et le staff étaient vraiment sympas, et ma suite avec vue sur mer un vrai havre de paix.
Bon, et Zanzibar dans tout ça ? Mon sentiment est mitigé. En fait, on n’est tout simplement plus en Tanzanie (ils ont raison, finalement !) mais plutôt dans une annexe italienne ou russe, au choix. Les plages sont belles et préservées, les resorts sont pour la plupart composés de petites huttes cachées par la végétation. Les gens sont plutôt agréables mais beaucoup moins naturels que sur le continent... A vrai dire, je n’y ai pas trouvé grand-chose d’autres à faire que les traditionnelles activités de plage. Pourtant, Zanzibar a une histoire passionnante, qu’il serait intéressant d’exploiter, pour les quelques touristes qui osent sortir de leur resort et s’aventurer un peu sur l’Île. Annexée par les Sultand d’Oman, l’île a longtemps été sous domination arabe. Ils ont à peu près complètement disparu de la circulation (enfin c’est l’impression que j’ai eue en tout cas), mais l’influence est toujours visible : plus de 90% de la population est musulmane, les épices occupent une place de choix dans la vie de l’île (on appelle aussi Zanzibar l’île aux Epices) et dans la cuisine, la vieille ville de Stone Town fait penser à un conte des 1001 nuits….
Je passe sur le déluge de deux jours qui m’a permis de constater que Zanzibar jouissait bien d’un climat tropical (je vous laisse imaginer comme on peut tourner en rond sur une île où il n’y a rin à faire que se baigner lorsqu’il tombe des cordes) pour glisser encore quelques mots sur les « beach boys » version tanzanienne. Comme sur certaines plages du Kenya ou de République dominicaine (entre autres), de nombreux jeunes hommes, souvent « déguisés » en massaïs, sont à la recherche de « proies » féminines. Apparemment, séduire les occidentales est une des seules voies d’asencion sociale sur cette île qui vit du tourisme. Visiblement, cela fonctionne car j’ai croisé beaucoup de couples mixtes. Mais cela agace, aussi, forcément. Tant et si bien que sur certaines plages, comme celle de mon hôtel, une armée de policiers en uniforme monte la garde devant nos transats. L’image laisse un goût amer. En un mois de voyage, jamais autant qu’à Zanzibar je n’aurai ressenti ce décalage entre la population et les touristes. Demain, au moment de prendre mon avion dans le minuscule aéroport, j’essaierai de plutôt repenser à la joie de vivre des Tanzaniens. Je n’en ai pas encore vu un seul s’énerver ou être mal aimable. Ca va vite me manquer à Paris !

mardi 24 octobre 2017

Tanzanie, « the laid back country » ?



C’est assez rare pour être souligné: en Tanzanie, il n’y a quasiment pas de conflits inter-religieux ou inter-ethniques. C’est suffisamment rare et surprenant pour attirer l’attention, notamment dans un pays où se côtoient pas moins de 120 ethnies différentes. Côté religions, les Chrétients et les Musulmans représentent chacun environ un tiers de la population. Le dernier tiers regroupe à la fois des Hindous et d’autres religions plus rares.
Parmi les explications avancées, la plus pragmatique est qu’aucune ethnie n’était suffisamment forte par rapport aux autres pour s’imposer ! Chacun aurait donc fait preuve de bon sens et choisi de contribuer à la paix dans le pays. Côté religions, ici cela semble comme une évidence : il n’y a pas de raison que ça se passe mal ! J’ai interrogé pas mal de personnes et tout le monde a la même version : chacun respecte l’autre, les mariages interreligieux ne posent pas de problème, et tout le monde profite des jours fériés des deux religions !
Après avoir un peu cherché dans l’histoire de la Tanzanie, indépendant depuis 1961, après la domination succession des Allemands puis des Anglais, il semble que le premier président tanzanien, Nyerere, qui « régna » pendant 25 ans, y soit pour beaucoup. Il est mort depuis près de 20 ans mais semble encore extrêmement présent dans l’esprit et dans la vie des Tanzaniens. Le « mwalimu » (le professeur, en swahili) a eu pas mal de fil a retordre dans les premières années de son mandat : les caisses étaient vides, et les Tanzaniens pas du tout préparés à reprendre les rênes des différentes institutions. C’est lui qui a fait de l’éducation une priorité, permettant ainsi à la Tanzanie de devenir l’un des pays au taux d’illétrisme le plus bas en Afrique.  Il a aussi fait la promotion de l’esprit « de village » ou « de famille ». L’idée est simple : chacun doit s’entraider au sein d’un même village ou d’une même famille. Ca tombe sous le sens, c’est vrai, mais institutionnaliser cette notion a permis d’éviter qu’il y ait des « laissés pour compte ».
Pour Edmund, mon guide de Moshi, qui m’a beaucoup parlé de la Tanzanie, une des raisons pour lesquelles le pays est si calme comparé à ses voisins, c’est la personnalité même des Tanzaniens : « Nous ne sommes pas du genre à nous rebeller, ou à questionner les décisions qui sont prises. C’est pacifique, mais parfois je pense qu’on devrait se batttre pour obtenir plus de choses. » Edmund n’a sans doute pas tort. En attendant, pour la touriste que je suis, cela reste un véritable bonheur de voir que la diversité culturelle peut être vécue comme une richesse pour tout le monde et non comme une compétition.

vendredi 20 octobre 2017

Se faire téléporter au cœur d’un documentaire animalier : check



Difficile de trouver les mots pour résumer l’épopée des cinq derniers jours. Pour faire court, j’ai l’impression d’avoir été téléportée, au choix, dans un documentaire animalier ou au cœur du dessin animé Le Roi Lion.
Les zèbres sont apparus les premiers
Cet inoubliable safari a commencé par le spectaculaire parc de Tarangire. Déjà, le décor est pour le moins dépaysant : baobabs géants, fôrêts d’acacias et sable à perte de vue. Tout est prêt, le spectacle peut commencer. Ce sont d’abord quelques zèbres et des impalas qui entrent en scène. Ils sont là, à brouter tranquillement à l’entrée du parc. Un peu plus loin, certains de leurs congénères s’abreuvent dans une petite mare... Et qu’aperçoit-on, qui dépasse juste derrière une mini-dune de sable ? Une girafe !!
Le chauffeur-guide n’a en réalité par grand-chose à faire pour que le spectacle soit assuré : les animaux sont partout, tout le temps !
Pour moi, ce sont eux les rois de la jungle
Bientôt, les premiers éléphants font une première apparition, dans le lit d’une rivière asséchée, qu’ils creusent pour trouver de l’eau souterraine. Ici, c’est la paradis des éléphants, ils sont partout, avec leurs bébés, parfois à peine nés et qui tiennent tout juste sur leurs pattes. Cette journée est complètement folle : la voiture déambule parmi les animaux, qui nous jettent à peine un œil blasé. C’est peut-être le plus surprenant dans tout ça : ils s’en fichent totalement des humains et c’est génial ! Nous pouvons rester à les regarder manger ou se reposer à 1,50 m de la voiture, personne ne bronche !
Je passe rapidement sur le lac Manyara, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, pour arriver directement au Serengeti. C’est LE parc national par excellence, celui que les touristes du monde entier viennent visiter. Franchement, les premières heures sont un peu décevante, car les animaux n’y sont pas aussi accessibles qu’à Tarangire et le paysage est d’une platitude déconcertante. Il faut dire que « Serengeti », ça veut dire « la plaine », donc forcément… 
Les lions passent leur temps à dormir...
Mais après une nuit dans un camp de luxe à m’endormir au son des hiènes et à me faire réveiller par le chant des oiseaux, le charme opère enfin complètement. Il faut dire que cette seconde journée est un vrai festivale : lions et lionceaux par dizaines, léopards, éléphants, girafes, hippos… Et le clou du spectacle : un guépard en train de croquer sa proie !
Demain, je descends dans le cratère du Ngorongoro, qui semble cumuler les deux points forts des autres parcs : beaucoup d’animaux en tous genres, y compris des prédateurs, et un décor de rêve. Voire, avec un peu de chance, les fameux rhinocéros noirs !

Mes préférées: les girafes!
En attendant, je sirote une bière confortablement attablée à la terrasse du Rhino lodge. Le soleil vient de se coucher et j’attends le spectacle avec impatience : il paraît qu’à la nuit tombée, il n’est pas rare que les éléphants nous rendent visite.