lundi 17 octobre 2016

Trinidad : retour au XIXe siècle

Trinidad, ses rues pavées, ses maisons colorées...
Vous avez déjà eu cette impression que le temps s’était arrêté, suspendu à une époque et que la vie continuait comme alors ? A Trinidad, c’est exactement ça : on est en 1850 et l’on déambule dans les rues pavées, bordées de maisons coloniales toutes plus colorées les unes que les autres, en faisant attention de ne pas se faire renverser par une voiture à cheval. Une vraie parenthèse enchantée. Bon, évidemment, il y a quelques concessions à la modernité, mais l’on peut facilement s’imaginer à l’époque, tout est parfaitement conservé et mêmes les casas particulares sont, aujourd’hui encore, meublées comme au temps des colons. Non pas que l’on devrait être nostalgique de cette période, d’autant que Cuba fut l’un des pays qui résista à l’abolition de l’esclavage, mais le charme de la colonie opère définitivement. On imagine les grandes plantations de canne à sucre, les somptueuses propriétés… Et les pauvres, relégués dans d’autres sphères. A vrai dire, même ça, ça n’a pas tant changé que cela : le centre de Trinidad appartient à l’industrie du tourisme : les occidentaux viennent emplir les poches des heureux propriétaires de casas particulares, surtout s’ils ont la chance d’être répertoriés dans un guide de voyage quelconque.
Mais il suffit de marcher 5 minutes au Nord ou au Sud pour tomber dans un tout autre décor. Là aussi, on se croirait en 1850, mais version Cosette : bâtiments délabrés, vides, sans électricité ou presque… Là encore, deux mondes s’opposent. Au détour d’une de ces promenades, j’ai rencontré un couple, qui vit dans une sorte de cabane avec terrasse, en haut des collines. Il rêve de transformer sa terrasse en bar. Mais pour l’instant, il n’y a qu’une dalle de béton, et un vieil autoradio qui marche de temps en temps. Il suffirait de presque rien : un peu de peinture, une jolie nappe, quelques verres et de quoi faire des cocktails. C’est presque rien, mais pour ce charmant couple, c’est déjà énorme et pour l’instant, totalement inaccessible. Ce qui ne l’empêche pas d’accueillir les touristes à bras ouverts, et même de leur offrir quelques grains de raisin en échange de… rien ! C’est assez rare pour être souligné.

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