lundi 3 octobre 2016

« Cuba, il faut venir maintenant ! »



S’il y a bien un point sur lequel tous les touristes que j’ai rencontrés s’accordent c’est que Cuba, « c’est maintenant ou jamais ». Ben oui, parce que maintenant que Barack est venu faire son petit tour et qu’il a allégé l’embargo, les Américains ne vont pas tarder à débarquer par troupeaux entiers. D’ailleurs, ils ont déjà commencé, le 31 août, avec l’arrivée du premier vol direct depuis la Floride (juste à côté, soit dit en passant). Et quand les Américains seront là, Cuba ne sera plus Cuba, mais se transformera en une sorte de Disneyland géant et inabordable. Et j’avoue que moi aussi c’est à peu près ce que je pensais en prenant mes billets d’avion : je voulais voir Cuba avant que l’île ne soit anéantie à coups de Big Mac et d’hôtels aseptisés. Je le pense toujours un peu, mais j’ai revu ma copie au contact des Cubains.
D’abord, la culture cubaine est quand même très riche, très forte, très enracinée. La fierté du peuple cubain se niche notamment dans ses us et coutumes et j’ai du mal à imaginer qu’il puisse accepter de se remodeler aussi facilement qu’on l’imagine. Peut-être que certaines villes, comme Varadero, seront les futures Cancun de Cuba. Mais soyons positifs : Cancun n’a pas défiguré le Mexique dans son ensemble tout de même ! Et puis ici, Varadero est déjà le paradis des « all inclusive », ça ne devrait donc pas changer tant que cela
Surtout, plus j’y réfléchis, plus je trouve notre réflexion égoïste. Oui, les prix vont grimper, oui, il faudra composer avec les touristes américains, et alors ? D’abord, tous les Américains ne sont pas des gros bœufs qui rêvent de s’enivrer au rhum-coca au bord d’une piscine. J’en connais plein qui sont autrement plus voyageurs et aventuriers que la plupart des Français J.
Quant à l’économie… Cela fait plus de 50 ans que Cuba souffre de l’embargo américain, et que nombre de pays dénoncent cet embargo d’un autre temps. Pourquoi donc ne pas se réjouir et tenter d’y voir du positif ? C’est en tout cas l’état d’esprit des quelques Cubains avec qui j’ai eu l’occasion d’en discuter (tous dans le tourisme, c’est sûr) : l’ouverture aux Etats-Unis, pour eux, c’est surtout plus de clients, plus de rentrée de devises et l’espoir d’une vie où l’on manquerait un peu moins de tout. Ils n’ont pas l’air d’avoir peur, au contraire, c’est plutôt l’espoir qui domine. Et puis, de toute façon, Cuba compte déjà plus de vieilles (voitures) américaines que toute l’Amérique du Nord réunie !

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