Mesdalmes et messieurs, le détroit de Magellan ! |
Finalement j'aurais bien pu arriver en retard puisque le bus pour Ushuaia, pourtant arrivé à la gare bien en avance, partira avec 45 minutes de retard, sans qu'on sache bien pourquoi. Toujours est-il que je n'ai pas petit déjeuné puisque c'est un bus "con servicio" et que l'on m'a précisé que le petit déjeuner et le déjeuner seraient servis. Arf! Si j'avais su! En guise de petit déjeuner, on nous sert deux minuscules biscuits et un café hyper sucré. Le déjeuner ne sera pas plus copieux : deux petits sandwichs triangles "jamon y queso".
Mais bon, le pire est à venir : premier passage de frontière. Il faut en effet traverser un bout de Chili pour arriver en terre de feu. Et les Chiliens, ils ne rigolent pas avec ça. 45 minutes dans le froid avant d'obtenir un visa et de se faire fouiller son bagage. Pas le droit d'amener des pommes ni des produits laitiers ou animaux. Ca tombe bien justement je n'ai rien à manger dans mon sac. Par contre j'ai un couteau et lui il passe sans aucun problème. Allez comprendre :-)
Une heure plus tard, nouvelle pause : il faut attendre le ferry : eh oui, nous allons traverser le détroit de Magellan! Bon j'avoue, on a bien attendu mais quand même, c'est la classe non? J'ai traversé le détroit de Magellan!
C'est le bout du monde !! |
Vers 18h30 nous atteignons Rio Grande, la dernière ville avant Ushuaia. Et là, surprise: "ceux qui partent pour Ushuaia changent de bus, le prochain colectivo arrive dans quelques minutes!" Evidemment, ce sont des minutes argentines, donc ça prend un peu de temps. 3 h de plus, nous annonce le nouveau chauffeur. Dans le bus, nous ne sommes que deux voyageuses! La sensation d'être au bout du monde ne pourrait être plus présente. Surtout quand l'autre routarde descend à Tolhuin et que je me retrouve seule dans le bus, à la nuit tombée, dans des paysages totalement déserts. Pas trop trop envie qu'on tombe en panne là. Comme la dernière heure paraît longue. Pas une lumière à l'horizon, pas âme qui vive, à part les quelques voitures que l'on croise et qui me rassurent un peu : a priori le chauffeur m'emmène bien vers Ushuaia et pas dans un chemin de traverse pour m'égorger (je sais, je lis trop de polars).
Ce n'est que vers 22 h que mes pieds se posent enfin sur la ville la plus australe du monde (ou presque, j' y reviendrai)! Je n'ai qu'une hâte, poser mon sac, me détendre un peu au calme, manger un morceau et dormir. Ahah ! C'est la fête à l'auberge de jeunesse, tout le monde est attablé dans la salle/entrée et j'arrive à peine à entendre ce que me dit la fille de la réception. C'est soirée "homard" pour tout le monde m'annonce-t-elle, ravie, avant de me montrer le dortoir. Comment dire... De découragement, je serais presque ressortie pour réserver dans un hôtel. Impossible de poser un pied devant l'autre tellement le bordel règne. Je me vois attribuer le dernier lit, en hauteur, sans échelle évidemment sinon ce serait trop facile ! Pfiou, la fin du monde, décidément, ça se mérite!
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