Beyrouth, Byblos, Baalbeck... Ces noms vous ont-ils déjà fait rêver? Moi oui! Je serais bien incapable de dire pourquoi j'ai attendu si longtemps mais... J'y suis ! Billets achetés samedi après-midi, pour un vol 48h plus tard... Oui, c'est ce qu'on appelle une impulsion de dernière minute.
Je passe sur le vol via Francfort et escale improvisée à Sofia pour évacuer un passager mourant et sur l'arrivée à 5h du matin. J'ai donc fini par carillonner chez mon hôte (que je n'avais jamais rencontré) au petit jour. Première occasion de découvrir la légendaire hospitalité des Libanais. Tout est vrai. Thomas est un ami de mon collègue Pierre (merci Pierre!) : sans rien savoir, il a tout de suite accepté de me recevoir et m'a tout de suite "ordonné" de faire exactement comme chez moi et de rester aussi longtemps que je le voulais. Une gentillesse gratuite et tellement appréciable quand on débarque au beau milieu de la nuit dans un pays inconnu.
Bref... Après quelques heures sommeil réparateur, direction le centre de Beyrouth... A vrai dire, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Beaucoup de clichés en tête, entre les images de la guerre civile et celles des Libanaises refaites de la tête au pied... Après trois jours passés à arpenter la ville (40 km à pied au total :)) et à discuter avec des Libanais, j'ai l'impression qu'il y a un peu de vrai dans tout ça, et aussi beaucoup faux. Bref, ce qui frappe le regard au premier abord, ce ne sont pas les immeubles criblés de balles, même s'il y en a encore, mais plutôt les immeubles ultra modernes du centre-ville, la Corniche qui longe la côte et n'a rien à envier aux promenades de bord de mer d'Europe, et l'ambiance multi-confessionnelle. Les églises et les mosquées se côtoient dans un mélange tout à fait harmonieux, au moins sur le plan architectural.
Evidemment, Beyrouth et le Liban, dans l'imaginaire collectif, c'est aussi le hoummous, le shawarma, les falafels... Et la nourriture en abondance. Tout est vrai ! Et c'est compliqué de refuser de manger, même quand on n'en peut plus. Déjà parce que c'est super bon, mais aussi parce qu'on ne voudrait pas vexer, quand même ! Au restaurant, commandez un mezze, le serveur rapplique avec le fameux mezze, accompagné de pain, de légumes, d'olives et de noix en tous genres... Pas le moment d'entamer un régime, quoi!
Question géographie, le centre de Beyrouth se divise en quatre quartiers
- Le Centre ville : un mélange de tours ultra-modernes, en partie construites sur une terre gagnée sur la mer grâce à des remblais issus des immeubles détruits pendant la guerre civile (tout le centre de Beyrouth a été complètement détruit) et de faux-vieux bâtiments reconstruits, notamment une "place de l'Etoile" qui n'a que le nom en commun avec la place parisienne (et seulement 5 branches au lieu des 7 prévues).
- Hamra, quartier très commerçant et moins bling-bling
- La Corniche, qui longe la mer pendant plusieurs kilomètres. Lieu privilégiés des Libanais pour se promener, notamment au coucher du soleil
-Achrafief, quartier des universités francophones, des ambassades mais aussi de bons petits restos :)
Signe s'il en est de l'occidentalisme de Beyrouth, juste à côté des restos "classiques", fleurissent des restos vegan, sans gluten et des magasins bio... Et c'est finalement l'impression qui domine pour moi à Beyrouth : une ville d'Orient définitivement tournée vers l'Occident.
Evidemment, ma vision est tronquée: je n'ai encore rien vu ou presque des conséquences de la guerre en Syrie. Et pourtant: pas loin de deux millions de Syriens ont passé la frontière pour se réfugier au Liban soit près de 50% de la population libanaise en plus. Au quotidien, cela veut dire un taux de chômage plus important, un manque d'électricité (compensé par la préfecture grâce à des générateurs) et des questions pour l'avenir. Mais je n'ai encore rien vu de tout ça, même si on m'en a beaucoup parlé.
Demain, départ pour Tripoli, au Nord du Pays (mais à seulement 87 km de Beyrouth. Le Liban fait la taille d'un département français), pour une ambiance beaucoup plus orientale.
En pratique
>> La ville de Beyrouth n'est pas franchement pensée pour les piétons, mais avec un peu de patience, cela reste faisable. Seul défi majeur: traverser les autoroutes bondées... Pour l'instant, j'ai réussi à survivre en suivant les locaux
>> Uber est roi ici... Même si je l'utilise peu en France, j'avoue qu'ici c'est bien pratique de ne pas avoir à négocier avec le chauffeur sur le prix de la course...
>> Pour faire appel à Uber, il faut du réseau... Rien de plus facile : pour 40 dollars, j'ai un numéro de téléphone libanaise, 6 GB de données et du crédit pour téléphoner au Liban. Facile quoi.
>> Le coût de la vie au Liban (en tout cas à Beyrouth) est élevé. Les prix sont les mêmes qu'à Paris.